Les émojis, ces petites images faciales, plutôt caractérielles, ont depuis leur création en 1998 beaucoup évolué. Très utiles pour faciliter la communication et « traduire » des émotions, les émojis sont aujourd’hui devenus des incontournables des plateformes de discussions sur les réseaux sociaux, et font désormais partie intégrante de nombreuses applications de chat sur internet. Mais les mimiques faciales et autres expressions de l’émotion avaient des données culturelles et cela des étudiants ivoiriens l’avaient compris.
Des émojis à la sauce ivoirienne
Alors que Shigetaka Kurita, un ingénieur de la compagnie de téléphone japonaise NTT Docomo, lançait ses émojis, un nom combiné en japonais signifiant « image-caractère »; il avait dû s’appuyer à la fois sur les ‘’émoticônes’’ américains, certains caractères internationaux mais aussi et surtout sur des expressions de faciès si bien exprimés dans les dessins de mangas.
Et ces petites images, 176 au départ et près de 1800 aujourd’hui, pour être comprises et adoptées par un grand nombre avaient pratiquement dû standardiser certains signes et expressions faciales. Mais pas toutes.
Le conversationnel africain, dispose d’un large éventail de jeux de signes et d’expressions du visages qui ne peuvent pour la plupart qu’être compris que par des interlocuteurs partageant un même bagage culturel ou sociologique. Et c’est les cas en Côte d’ivoire, où un étudiant en graphisme aurait eu la lumineuse idée de mettre ces émojis à la couleur locale; les “Zouzoukwa“.
Pour Oplérou Grebet, 22 ans, l’idée de transformer en pictogrammes des expressions et onomatopées utilisées en Côte d’ivoire serait venu alors qu’il travaillait sur un « projet de masque ivoirien ». Et depuis des expressions très typiques comme « haaan ! ou tchiéé !» pour marquer son étonnement, ou « manwouuo ! » pour l’accablement, ou encore « tu as vu non ??? » pour dire l’obligation de l’interlocuteur à abonder dans son sens avaient tous désormais leur propre “Zouzoukwa”.