Sortie médiatique de Talon sur le Covid-19 : P. Noudjenoumè parle des non-dits de l’entretien

L’entretien accordé par le président de la République Patrice Talon dimanche 29 mars 2020 à la télévision nationale n’a pas convaincu le premier secrétaire du Parti communiste du Bénin (PCB) Philippe Noudjenoumè qui relève trois non-dits. Le chef de l’Etat Patrice Talon dans un entretien dimanche dernier sur la télévision nationale a tenté d’expliquer les fondements et la portée des mesures prises par son gouvernement dans le cadre de la riposte à la pandémie du Coronavirus.

Des mesures que le premier secrétaire du Parti communiste du Bénin (PCB) Philippe Noudjenoumè qualifie de mesures «minima » dans une adresse en date du 30 mars dernier. Il précise d’abord que Patrice Talon est passé «complètement à côté de la plaque en affichant une démission réelle de (sa) Responsabilité face à la crise de la pandémie actuelle ». Selon lui, à la simple analyse des propos du chef de l’Etat, «il est apparu qu’ils contiennent trois grands non-dits qui faussent complètement l’ensemble de (ses) argumentaires et conduisent à une fuite de responsabilité gouvernementale ».

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Le Bénin capable réduit la mobilité

Pour le premier non-dit, Philippe Noudjenoumè rappelle les propos du chef de l’Etat qui font croire qu’il faut être un pays riche pour débourser d’énormes sommes pour accompagner la réduction de mobilité ou les confinements. Il fait remarquer que des pays à structures économiques comparables à celles du Bénin ont quand même déboursé de l’argent pour accompagner le confinement ou la réduction de mobilité. Philippe Noudjenoumè rappelle que le Sénégal adopte un fonds de riposte de 1000 milliards pour faire face aux conséquences économiques, sanitaires et sociales de COVID-19.

Le Niger annonce «l’adoption d’un montant de 595 milliards CFA comme fonds de riposte contre la pandémie avec les mesures telles que : gratuité des factures d’eau et d’électricité pour avril-mai ; recrutement de 1500 agents de santé, libération de 1540 détenus, report et allègements fiscaux pour les importateurs ». Enfin le gouvernement du Nigeria a décidé d’un budget substantiel avec des mesures de solidarité telles que la distribution de deux mois de rations alimentaires pour les déplacés de l’intérieur. Et le président BUHARI a fait appel à tous les Nigérians à prendre la responsabilité personnelle de soutenir ceux qui sont vulnérables au sein de leurs communautés. Donc, pour lui, «les instructions et directives doivent provenir d’abord du Commandant en Chef que vous êtes et qui doit en donner l’exemple ».

La compensation pour préjudice

Le second non-dit de l’entretien de Talon est la compensation qui est prévue pour ceux vont subir les contrecoups des mesures prises par le gouvernement. Le premier secrétaire du PCB conçoit avec le président que les mesures prises vont permettre d’empêcher la propagation du virus à l’intérieur du pays tout en préservant l’activité économique dans une partie du territoire et en réduisant seulement la mobilité de certains acteurs dans la zone critique. Mais, il précise que ce n’est pas pour autant que certaines personnes dont la mobilité sera réduite dans la zone critique ne vont pas subir pas de préjudices économiques de ce fait.

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Par exemple, il est interdit aux bus et minibus de transport en commun de personnes, la circulation dans la zone de cordon sanitaire. Alors, «que deviennent les propriétaires et employés de ces minibus et bus qui cesseront leurs activités ? Que deviennent-ils et comment vont-ils vivre désormais ? Comment se déplaceront les bonnes dames pour se rendre au marché Dantokpa que vous n’avez pas fermé ? Et si elles ne peuvent se rendre au marché, comment vivront-elles ? ». De même, de quoi vont vivre les propriétaires des bus et nombreux chauffeurs qui font le trajet Nord-Sud ? Que deviennent les propriétaires de ces bars, discothèques et autre lieux de réjouissance et les nombreuses serveuses et serveurs qui y sont employés ? Ils vont vivre de quoi ? Autant de questions que posent Philippe Noudjênoumè à Talon.

Silence sur la mort de Théophile Djaho

Le dernier non-dit de Talon selon Noudjênoumè est le silence observé sur le mort de l’étudiant Théophile Djaho le 24 mars dernier. Quelques jours avant l’intervention télévisée du président de la République, le 24 mars, sur le campus d’Abomey-Calavi, un policier a tiré à balles réelles sur un étudiant et «l’a abattu de sang-froid. Or ce dernier réclamait «justement que vous ordonniez la limitation des rassemblements (pour empêcher la propagation du virus) sur le campus en ordonnant la fermeture des amphis ». Et donc, le sang a été versé pour cause de lutte contre le coronavirus. Le professeur Noudjênoumè estime que «c’est un événement notable dans la vie politique actuelle de notre pays ». Alors il se demande si ce silence de Talon n’est pas synonyme de son implication personnelle dans ce crime ?.

Une réponse

  1. Avatar de connardvirus
    connardvirus

    Bon! ce que dit le PCB sur la gestion de cette pandémie est frappé au coin du bon sens, sauf pour la mort de cet étudiant qu’ils mettent sur le dos de Talon.

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