La loi interprétative du code électoral peut être fière d’elle. En quelques jours seulement les 77 maires du Bénin ont été installés. Le texte a donc mis fin aux blocages observés dans le processus d’élection des maires. En effet, avant l’avènement de cette loi, on élisait les maires. Seulement, la discipline de groupe faisait défaut. Le candidat désigné par le parti majoritaire avait du mal a recueillir les votes de ses collègues du même parti. Avec la nouvelle loi, les partis majoritaires ont le droit de désigner les maires et leurs adjoints.
C’est donc ce qui s’est passé et qui justifie la célérité avec laquelle les édiles des 77 communes ont été installés. Seulement tout le monde n’est pas d’accord avec ce texte qui consacre la désignation des maires au lieu de leur élection. Interrogé par la radio la Voix de l’Amérique (VOA), le juriste Bob Yaovi déplore ce que les communes sont devenues avec cette loi interprétative du code électoral.
» Un conseil d’administration qui n’est rien d’autre que le chef du parti «
A l’en croire, les collectivités territoriales sont « transformées en société anonyme avec un conseil d’administration qui n’est rien d’autre que le chef du parti et un administrateur général qui est le maire. Dans ces conditions, où est l’essence de la gouvernance locale ? » se demande-t-il, convaincu que cette loi pose de sérieux problèmes. Il faut dire que Bob Yaovi n’est pas le seul à critiquer la désignation des maires.
Nourou Dine Saka Saley, un de ses collègues s’en est aussi pris récemment à l’article 189 de la loi électorale qui parle justement de ce mode de désignation. Pour cet opposant, « les brillants législateurs (doivent se souvenir) que ce sont les conseillers auxquels on dénie le droit de choisir leur maire qui adoptent les résolutions du conseil municipal par vote ».
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