Jeudi dernier au Canada, une jeune femme âgée de 26 ans, Chantel Moore, a été abattue à son domicile par un policier qui a été envoyé vers elle pour s’enquérir de son état de santé. C’est en effet, un de ses anciens copains qui a adressé la requête à la police, alors qu’il se faisait du soucis pour elle, puisqu’elle aurait été harcelée depuis qu'elle a rejoint sa nouvelle résidence.
D’après les informations livrées par les services de la police locale, l’officier envoyé sur le terrain s’est confronté à une femme menaçante armée d’un couteau. L’agent a ensuite ouvert le feu sur elle et l’a abattu. La mort de la jeune femme a ainsi entraîné une enquête du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) du Quebec. D’après la grand-mère de Chantel Moore, sa petite-fille serait ‘’minuscule’’ et elle ne croit pas qu’elle puisse oser affronter un policier.
Ce drame, qui est intervenu dans un contexte déjà marqué par les manifestations contre les violences policières aux USA, a suscité une nouvelle fois encore de nombreuses réactions politiques au Canada. « Encore une fois, je suis remplie de rage. Cette jeune femme avait besoin d’aide et elle se fait abattre, c’est fou! », a témoigné Viviane Michel, présidente des Femmes autochtones du Québec à Radio-Canada.
Il y a encore du travail à faire
En effet, Chantel Moore était membre de la nation Tla-o-qui-aht, en Colombie-Britannique. Le conseil tribal Nuu-chah-nulth, qui comprend la nation de la victime, a fustigé les actions de la police envers les Autochtones du Canada. « Les meurtres d’Autochtones commis par les policiers doivent cesser. La justice ne peut attendre, et tout doit être mis en œuvre pour que justice soit faite », ont-ils affirmé dans un communiqué.
Le gouvernement de son côté a aussi déploré la mort de Chantel Moore, par le biais de la ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett. Elle a reconnu en effet, « qu'il y a encore du travail à faire » pour lutter « contre le racisme systémique qui existe dans les institutions de notre pays, et tous les Canadiens doivent participer à la voie à suivre, et ce, sans biais.»