Le Bénin est devenu un pays à revenu intermédiaire depuis le 1ier juillet 2020. C’est suite à l’actualisation de la classification des pays par groupe de revenus. Un exercice auquel s’adonne la Banque mondiale chaque année. Cette performance a ravi le gouvernement béninois qui n’a pas manqué de communiquer suffisamment autour. Mais en réalité selon l’agrégé des sciences économiques de l’université d’Abomey-Calavi, Albert Honlonkou, ce résultat est dû aux gouvernements antérieurs parce que si ceux-ci n’avaient pas travailler jusqu’à un certain niveau, l’actuel gouvernement ne peut pas monter à ce stade qui lui permet de récolter ces fruits. il faut également avoir le triomphe modeste selon l’universitaire parce que le Bénin se situe encore dans la catégorie inférieure des pays à revenu intermédiaire.
Quand on a fait le rebasage au Bénin, le PIB a augmenté automatiquement de 36%
« Le PIB par habitant qu’on a calculé pour nous mettre dans cette tranche c’est 1250 hors dans cette catégorie, ça part de 1036 à 4045. Ça veut dire qu’on est très loin du seuil maximum des pays à revenu intermédiaire tranche inférieure » fait-il remarquer. De plus, il y a eu le rebasage. « Le Bénin a l’habitude d’utiliser les valeurs de 2008 pour calculer le PIB mais en 2018 on a changé de base. On a pris les prix de 2015. Ça se justifie mais quand vous le faites, il y a une sorte d’augmentation mathématique de la chose » explique le professeur.
Quand on a fait le rebasage au Bénin, le PIB a augmenté automatiquement de 36%. Or, pendant la période de 2016 à 2019 notre PIB a augmenté globalement de 25%. Quand on prend le rebasage qui a augmenté notre PIB de 36%, vous voyez que le rebasage nous a donné beaucoup plus de valeurs que ce que nous avons eu de 2016 à 2019. Ce que nous avons c’est un peu artificiel, a poursuivi le professeur Honlonkou. Il a cependant fait comprendre que les institutions comme la Banque mondiale et le FMI ne s’intéressent qu’aux chiffres. Elles n’ont pas vocation à traiter du social.
Que les institutions comme le BIT et le PNUD soient plus actives
Il a souhaité que des organisations comme le PNUD et le Bureau International du Travail (BIT) qui calculent les données sociales puissent être autant actives que le FMI et la Banque Mondiale afin qu’on compare leurs rapports. On aura ainsi deux types de statistiques ce qui permet de savoir comment le revenu généré est distribué. Abordant encore une fois la question du rebasage il a reprécisé qu’il n’y a aucun procès à faire au gouvernement. Il y a des arguments techniques qui justifient le rebasage explique t-il.
Cependant, il n’est pas conseillé d’utiliser les résultats du rebasage comme une performance selon lui. Il a donné l’exemple de la dette béninoise qui tendait vers 60% du PIB mais qui est descendue à 40% après le rebasage. Cela ne doit pas être considéré comme une performance fait-il savoir.
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