Au Togo, le régime de Faure Gnassingbé espionne l’opposition. D’après une enquête menée par «Le Monde » et «The Guardian », le pouvoir togolais a utilisé le logiciel israélien Pegasus pour espionner des religieux catholiques, des militants de la société civile et des opposants. Six Togolais dont Mgr Alowonou, sont identifiés pour l’instant à avoir été ciblés par un logiciel espion très sophistiqué dénommé Pegasus. Selon «Le Monde », ce logiciel est «une arme numérique développée et vendue aux Etats par la société israélienne NSO Group, officiellement pour lutter contre le terrorisme et la grande criminalité ». Il permet, dans sa version basique, de géo-localiser la victime, lire ses messages et ses courriels, voire activer le micro et la caméra de son smartphone.
Selon l’enquête, les victimes ont subi sans le savoir des infections de leurs smartphones au cours de l’année 2019. Mais, voilà ! Dans le contexte qui prévaut au Bénin, des risques que l’expérience ait prospéré dans ce pays voisin du Togo ne sont pas à écarter. Depuis plusieurs années, des leaders politiques au Bénin estime que le régime de la rupture use de tous les moyens pour contrôler et museler l’opposition et toute autre voix qui s’élèvent contre lui. Ces leaders dénoncent le refus de contradiction qui s’observe au Bénin depuis avril 2016 avec la traque systématique des opposants dont certains sont contraints à l’exil et des journalistes taxés de rouler pour l’opposition. Tout cela pourrait éveiller des soupçons sur l’utilisation d’un logiciel du type de Pegasus par le régime actuel.
Aussi, le vote de la loi sur le renseignement par la 8è législature renforce-t-il les craintes de certains observateurs sur ce sujet. En effet, certaines dispositions de cette loi en l’occurrence la mise en place d’une autorité qui n’est pas judiciaire autorisant l’écoute de citoyens ont suscité des débats dans l’opinion. Le discours du président Talon alors candidat en 2016 est aussi révélateur. Il avait dit pendant un débat lors des campagnes présidentielles de 2016 que le bilan d’un président sortant n’est pas ce qui le fait rempiler. C’est plutôt sa capacité à soumettre son peuple, à museler toute contradiction et à contrôler la classe politique. Même si on ne peut pas dire que l’opposition béninoise est victime de l’espionnage on est bien droit de s’interroger au vue de certains signes qui ne trompent pas.
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