L’ancien prĂ©sident de la RĂ©publique du BĂ©nin, Boni Yayi n’est pas restĂ© insensible aux tensions liĂ©es Ă la gouvernance Ă©lectorale en Afrique dans un contexte du coronavirus. Dans une tribune, l’ancien prĂ©sident de l’Union africaine relève que «les processus Ă©lectoraux de plus en plus non inclusifs, non Ă©quitables et non transparents constituent une source de prĂ©occupations sur ce continent qui se veut celui des peuples ». Alors, il plaide pour un dialogue politique franc et pour le consensus des Forces Vives au sein de nos nations. Lisez ci-dessous l’intĂ©gralitĂ© du message de Boni Yayi. Cette dĂ©claration de l’ancien prĂ©sident intervient dans un contexte politique tendu au BĂ©nin avec
L’Afrique et ses tensions électorales dans le contexte de COVID-19
L’Afrique est à la croisée des chemins dans sa volonté de promouvoir les valeurs communes des États membres et de faire de l’Union Africaine en 2063 un véritable bouclier des souverainetés des États membres.
Au titre des dĂ©fis Ă relever figure la question cruciale de la gouvernance Ă©lectorale dans notre continent. Les processus Ă©lectoraux de plus en plus non inclusifs, non Ă©quitables et non transparents constituent une source de prĂ©occupations dans ce continent qui se veut celui des peuples. De l’Afrique Australe et Centrale en passant par les Grands Lacs, l’Afrique Occidentale, les conflits, antĂ© et post Ă©lectoraux ont causĂ© deux fois plus de morts, de rĂ©fugiĂ©s et de dĂ©gĂ¢ts matĂ©riels que le COVID-19 au cours des deux dernières annĂ©es.
En ma qualitĂ© d’Ancien PrĂ©sident de l’Union Africaine, je voudrais demander respectueusement Ă cette Institution dont le Leadership doit Ăªtre renforcĂ©, d’initier Ă nos chefs d’Etat des rĂ©formes pour la convergence constitutionnelle et des processus Ă©lectoraux pour servir de normes et de rĂ©fĂ©rences communes pour nos États. La montĂ© des conflits Ă©lectoraux et le COVID19 ainsi que leurs impacts deviennent de plus en plus des dĂ©fis Ă relever dans la marche de cette Afrique des Peuples vers l’émergence, politique, dĂ©mocratique, Ă©conomique, sociale, sĂ©curitaire et solidaire. Cette Ă©mergence n’aura pas lieu dans un contexte non dĂ©mocratique et de violation des droits de l’homme et des libertĂ©s fondamentales.
L’Etat de veille, le dialogue politique franc et le consensus des Forces Vives de la nation y compris la SociĂ©tĂ© Civile ne peuvent que renforcer les acquis dĂ©mocratiques et les progrès sociaux Ă©conomiques envisagĂ©s sur le continent au cours des 10 dernières annĂ©es. Le renforcement des MĂ©canismes et instruments juridiques tels que le MĂ©canisme Africain d’Evaluation par les Pairs, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et ses diffĂ©rents protocoles additionnels ainsi que les normes internationales mĂ©ritent dâ€™Ăªtre revisitĂ©s en vue de cette rĂ©forme de convergence constitutionnelle et Ă©lectorale contraignante pour mettre fin Ă la destruction de nos sociĂ©tĂ©s communes pour cause de gouvernance Ă©lectorale.
Président Dr Thomas Boni YAYI
Ancien Président du Bénin
Ancien Président de l’Union Africaine
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