Les violences post-électorales de 2019 reviennent au-devant de l’actualité. Une organisation internationale a envoyé une lettre à la Cour pénale internationale (CPI) pour lui demander d’ouvrir une enquête sur « des crimes contre l’humanité » présumés au Bénin. Volontaires pour la démocratie et les droits humains (VDDH) a adressé ce courrier à la juridiction internationale le 08 février. L’Ong détaille dans la correspondance les raisons qui l’amènent à s’adresser au bureau de la procureure de la CPI. VDDH parle notamment d’une vingtaine de crimes dont elle accuse le régime en place au Bénin.
« Nous avons la veuve Prudence Amoussou, Fidèle Combetti, Théophile Djaho…assassinés par l’armée et la police de Patrice Talon. Dame Amoussou avait reçu des balles réelles dans le dos le 1er mai 2019 à Cotonou. Fidèle Combetti a été torturé puis assassiné » détaille le porte-parole de VDDH, Renaud Bossou. Il évoquera aussi « les tentatives d’assassinat des opposants Léonce Houngbadji en 2018, du candidat Ganiou Soglo (récemment). La séquestration de l’ancien président Boni Yayi et les violences policières contre les anciens président Nicéphore Soglo et Boni Yayi… ». Cette action de l’organisation internationale devant la CPI n’a visiblement pas été communiquée au gouvernement béninois.
« Il s’agit d’une entreprise de dénigrement, de sabotage… »
En effet, son porte parole, Me Alain Orounla, dit ne pas être au courant et crie au dénigrement sur fond de dénonciations calomnieuses. « Le gouvernement n’est pas informé et (je) ne pense pas qu’il ait à s’informer ou à être tenu informé de dénonciations sans doute calomnieuses faites auprès du bureau de la CPI. Nous n’avons pas connaissance de tels crimes contre l’humanité que nos bureaux n’auraient pas pris en charge. Il s’agit d’une entreprise de dénigrement, de sabotage de la part d’acteurs politiques qui n’ont pas su convaincre les populations, rallier les électeurs à leur cause » a déclaré le ministre de la communication au micro de la radio allemande Deutsche Welle.
La justice béninoise peut s’en occuper
Il faut dire que la Cour pénale Internationale a déjà accusé réception du courrier envoyé par VDDH ce début mars. C’est du moins ce qu’a fait savoir l’organisation internationale qui espère juste qu’une enquête indépendante soit ouverte pour rendre justice aux victimes. Du côté du porte-parole du gouvernement, on soutient qu’il n’y a pas de place pour une éventuelle enquête supposée de la juridiction internationale au Bénin. Son pays dit-il , dispose d’une justice assez performante pour s’occuper des éventuels crimes qui seraient commis par des gens mal intentionnés.
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