C’est un véritable coup de gueule du Cercle de Réflexion Interarmées (CRI) contre le projet OTAN 2030. Des hauts gradés de l’armée française réunis au sein de ce creuset s’opposent fermement à ce projet qui doit décliner les missions de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, pour la prochaine décennie. Ces militaires d’expérience, dans une lettre ouverte à Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, l’invitent à « stopper ce train fou, avant qu’il ne soit trop tard » allusion faite bien entendu au projet en question. Ils estiment que la « France dans le droit fil des principes énoncés voici plus d’un demi-siècle par le général de Gaulle, ne saurait, sans faillir gravement, se prêter à cette entreprise d’une acceptation aventureuse de la tutelle américaine sur l’Europe (et la France) ».
» Un monument de paisible mauvaise foi «
En effet, selon les hauts gradés ce projet « OTAN 2030 » fait clairement ressortir, à la lecture , un « monument de paisible mauvaise foi, de tranquille désinformation et d’instrumentalisation de cette « menace Russe », « menace » patiemment créée puis entretenue de façon à « mettre au pas » les alliées européens derrière les Etats-Unis en vue de la lutte qui s’annonce avec la Chine pour l’hégémonie mondiale.
De l’avis des membres du Cercle de Réflexion Interarmées, l’OTAN veut faire de la Chine un ennemi pour l’Europe mais pour l’Europe , l’empire du milieu est un ennemi qui n’existe pas , même si elle est consciente des ambitions territoriales de Pékin, de l’impact de sa puissance économique et du caractère totalitaire de son régime. Si l’Europe n’a pas hissé la Chine au rang d’ennemi, c’est idem pour la Russie selon ces hauts gradés. Le pays de Poutine a un budget militaire de 70 millions d’euros. Ce qui fait à peine le double de celui de la France, rappelle ses militaires, comparant ce chiffre au 1000 millions d’euros de budget de l’Otan.
Ecraser les souverainetés nationales
La Russie ne constitue donc pas une menace pour l’OTAN ont-ils expliqué. Pour eux, il est donc clair que l’organisation cherche à se reforger un nouvel ennemi russe pour justifier politiquement la préservation de son outil militaire. « Vous voudriez pour l’avenir, justifier l’outil militaire de cette alliance en le transformant en un instrument politique, incontournable, de gestion de vastes coalitions internationales, au profit d’une véritable gouvernance planétaire, allant même jusqu’à passer outre les décisions de l’ONU et écrasant les souverainetés nationales » accusent par ailleurs les hauts gradés.
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