Interrogé récemment par le quotidien l’Evènement Précis, Victor Topanou a opiné sur la dernière élection présidentielle. Pour lui, ce scrutin a été une réussite parce que les objectifs de la réforme du système partisan ont été atteints. Quand on lui demande ce qu’il pense de l’avis de Robert Dossou qui disait sur une chaîne étrangère que cette élection lui « fait penser à une pièce de théâtre », il fait observer que l’ancien président de la Cour constitutionnelle est dans son rôle d’avocat.
La « réélection de Boni Yayi fut donc une « pièce de théâtre »
« Je crois que dans l’interview à laquelle vous faites référence, il a été présenté comme avocat de deux candidats recalés . Il est donc dans son rôle de dire ce qu’il a dit car un avocat a toujours raison même lorsque son raisonnement est faux car il doit pouvoir défendre y compris un criminel pris en flagrant délit de meurtre. Ma conviction est que s’il devait prendre la parole dans ce dossier en tant qu’homme politique , il tiendrait un discours totalement différent » a déclaré l’ancien ministre de la justice. L’universitaire va ensuite attaquer Robert Dossou sur une autre partie de l’interview.
« Ce qui m’a un peu amusé c’est quand il parlait de la fraude par la loi. Cette déclaration vient jeter un regard nouveau sur le KO de 2011 au profit du Président Boni Yayi » estime l’homme politique. Pour lui si Robert Dossou parle de fraude par la loi, cela veut dire que la « réélection de Boni Yayi fut donc une « pièce de théâtre » puisque « la fraude par la loi avait été préparée bien en amont par la loi sur la LEPI ».
« Il y a toujours des intentions politiques derrière une réforme politique »
M Topanou rappelle que lorsque la LEPI avait été adoptée par le parlement, une partie de la classe politique s’est remobilisée notamment l’Union fait la Nation (UN) pour adopter une loi abrogative que la Cour avait cassée prétextant que même si le vote de la loi était une prérogative exclusive des députés, ils n’avaient pas le droit de voter une loi qui constitue un recul. Il estimait alors que la Lepi qui n’était même pas encore appliquée serait nécessairement meilleure à la liste manuelle utilisée jusque-là dans les élections au Bénin. Mais en réalité, c’était le KO de 2011 qu’il préparait, estime Victor Topanou.
Le rapporteur du dialogue politique invite par ailleurs les uns et les autres à ne pas être naïfs. Quand un gouvernement met en œuvre des réforme ce n’est pas pour avantager son opposition. C’est pour en tirer au moins un léger bénéfice. Il y a toujours des intentions politiques derrière une réforme politique , selon l’universitaire. « Ce n’est pas nouveau et ce ne sera pas la dernière fois. L’essentiel c’est que cela se fasse dans les règles de l’art ».
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