Le Bénin votait hier dimanche 11 avril pour élire son président de la République. Le chef de l’Etat Patrice Talon , candidat à sa propre succession est allé accomplir son devoir civique dans la matinée dans un centre de vote de Zongo (quartier de Cotonou). Après cet exercice, il s’est confié à la presse nationale et internationale. Sur la question du prolongement de son mandat de 45 jours, le numéro 1 béninois s’est demandé si 45 jours de plus avait une importance.
« J’estime que l’alignement des mandats de sorte à ce que dans notre pays on puisse faire des élections dans les même intervalles qui permettent au pays de travailler au lieu de passer notre vie à faire des élections,…et développer le pays. Si cela nécessite qu’il ait 45 jours. Ce n’est que 45 jours, et puis d’ailleurs, c’est terminé. Aujourd’hui, c’est le vote. Qu’est-ce que ces 45 jours ont changé dans la vie démocratique du Bénin ? C’est une polémique qui amuse ceux qui l’entretiennent » a laissé entendre le chef de l’Etat. Pour Célestine Zannou qui s’exprimait dans une causerie organisée par le Collectif pour l’Ordre Démocratique et Républicain au Bénin (CODER) sur les réseaux sociaux , ces propos sont extrêmement graves et touchent à ce qu’elle appelle la notion du sens de l’Etat
« Un jour de plus dans l’Etat c’est beaucoup«
Elle explique que l’Etat a une histoire. Ce n’est pas selon ses dires, le royaume de Danxomè ou de Nikki. « Un jour de plus dans l’Etat c’est beaucoup. Qui plus est 45 jours. Et le numéro 1 du pays va dire que ce n’est rien. Je trouve que c’est d’une gravité extrême » a insisté la femme politique. Célestine Zannou pense que si le précédent président de la République avait tenu de tels propos, Patrice Talon ne l’accepterait certainement pas.
« Il y a un adage qui dit que si tu montes sur un arbre, tu descends par le même arbre…S’il est monté avec l’arbre de la Constitution de décembre 1990, il doit descendre avec » estime la femme politique. Pour elle, on ne saurait « piétiner les gens » sous prétexte qu’on veut aligner les mandats. Ce sont ces frustrations qui font que certains haussent le ton, a poursuivi l’ancienne directrice de cabinet du Feu Général Mathieu Kérékou.
Que le médiateur de la République joue son rôle
Elle invite par ailleurs, le médiateur de la République à jouer son rôle comme on le voit au Sénégal. Joseph Gnonlonfoun doit prendre la parole et demander au président de s’exprimer pour faire des concessions politiques face aux débats ethnicistes et régionalistes, exhorte-t-elle. Il faut que Patrice Talon fasse un discours pour tendre la main face à l’isolement de certaines régions, insiste la femme politique.
Répondre à sultan aziz Annuler la réponse