Lors de son interview sur RFI et France 24 le 30 avril dernier, le Chef de l’Etat béninois n’a hésité à égrener lui-même le chapelet des charges qui pèsent sur ses opposants arrêtés et placés en détention provisoire à l’occasion du processus électoral. Fraîchement réélu, le chef de l’Etat béninois a choisi deux médias français d’information pour sa première interview. Pendant 67 minutes d’une interview tendue, Patrice Talon a abordé sans tabou toutes les questions brulantes de l’actualité politique nationale.
Parmi elles, l’incarcération de la plupart de ses opposants dont Réckya MADOUGOU et le Professeur Frédéric Joël AÏVO. L’ancienne ministre de la justice investie comme candidate du parti Les Démocrates a été arrêtée le 03 mars 2021 et placée en détention préventive pour des soupçons de financement du terrorisme. Elle attend toujours la fixation de la date de son procès. Quant au second, son procès s’ouvre le 15 juillet alors que l’accusation n’a toujours pas communiqué sur les faits qui lui sont reprochés.
Vendredi dernier, le président de la république s’est épanché avec une rare combativité sur les faits qui sont reprochés à ses adversaires politiques en prison, alors que leurs dossiers sont en instruction. Le président de la république a même insinué que des chefs d’Etat voisins financeraient des activités de déstabilisation de son pouvoir. Une attitude qui contraste fortement avec le principe de séparation des pouvoirs et met à mal l’indépendance de la justice béninoise. Pour l’instant les déclarations du chef de l’état n’ont encore suscité des réactions ni du syndicat de la magistrature, ni de l’ordre des avocats, ni même des avocats des personnes concernées n’ont encore réagi.
Juste Dossou (Contribution)
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