Clandestins algériens : guerre des mots entre Darmanin et Tebboune

Le 28 septembre, la France avait annoncé la réduction du nombre des visas qu’elle délivre au pays du Maghreb, prémices d’une tension diplomatique entre Paris et Alger. Paris avait pris la mesure afin de faire pression sur ces pays, accusés de se montrer peu coopératifs sur les dossiers de leurs ressortissants concernés par des « Obligations de quitter le territoire français » (OQTF). En effet, les trois pays, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, traînent à achever les procédures administratives nécessaires pour le rapatriement de leurs ressortissants, d’après l’Élysée.

Certains de ces pays ont dénoncé la mesure, la qualifiant d’injustifiée. D’après l’entourage du ministre français de l’intérieur, Gérald Darmanin, ce lundi, 7.730 ressortissants algériens sont concernés par l’OQTF, prononcées depuis janvier. Toutefois, lors d’une interview dimanche avec plusieurs algériens, le président, Abdelmadjid Tebboune a accusé Darmanin de « gros mensonge » sur les chiffres. « Moussa Darmanin a bâti un gros mensonge », a déclaré le président en utilisant le second prénom du ministre français, Moussa, lui rappelant son grand-père, un tirailleur algérien de la deuxième guerre mondiale.

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« C’est complètement faux »

« Il n’y a jamais eu 7.000 [clandestins algériens], c’est complètement faux », a assuré le président. « La liste qui nous est parvenue en 2020 et les trois listes en 2021 comptaient 94 cas parmi lesquels 21 ont été acceptés et 16 autres rejetés », a déclaré Tebboune assurant que les 16 autres ne vont pas rentrer en Algérie, puisqu’ils « sont liés au terrorisme ». Pour le président, il y a parmi les personnes refusées par l’Algérie, qui « sont venues de Syrie », « des binationaux qui n’ont pas de famille » en Algérie.

Les profils les plus dangereux

Commentant la déclaration du président algérien, l’entourage de Darmanin a expliqué que Tebboune faisait référence à une liste plus urgente. « La liste (des 94 Algériens, NDLR) à laquelle le président Tebboune fait référence aux profils ultra-prioritaires, ceux fichés pour radicalisation et qu’on considère comme les plus dangereux, qu’on veut renvoyer au plus vite », ont expliqué les proches du ministre.

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