A Cotonou, le préfet Alain Orounla a déclaré la guerre à la prostitution et aux réseaux de proxénétisme. Il a commencé par fermer les maisons de tolérance. Une action diversement appréciée. C’est clair aux yeux de la loi que le proxénétisme est un délit, rappelle Bob Yaovi Liassidji, enseignant à l’Université de Parakou. L’homme, interrogé par le journal Le Matinal, trouve donc légitime que le préfet du Littoral demande des comptes aux responsables des maisons de tolérance.
« Ce que le législateur béninois prévoit, c’est l’atteinte aux mœurs »
Cependant, les filles majeures qui s’adonnent à la prostitution ne doivent pas être inquiétées parce que la prostitution n’est pas un délit en République du Bénin. « Ce que le législateur béninois prévoit, c’est l’atteinte aux mœurs . Cependant, il faut relativiser pour dire que la prostitution, lorsqu’elle est commise par une personne majeure, c’est à dire, qui a 18 ans , elle n’est pas en infraction mais lorsqu’on met à contribution des personnes qui sont en dessous de l’âge légal de la majorité, c’est un délit » a-t-il clarifié.
Le préfet ne se fonde sur aucune loi pour les arrêter
En clair, la détermination du préfet à lutter contre la prostitution « ne peut conduire à la condamnation des filles qui font l’objet d’interpellation ou d’arrestation puisque l’acte de prostitution par lui-même ou en lui-même n’est pas constitutif de délit prévu et puni par le Code pénal en vigueur en République du Bénin »
Pour l’enseignant Bob Yaovi Liassidji, tant que le fait n’est pas prévu et puni par la loi, « aucune autorité, fut-elle un préfet de département, ne peut procéder à l’interpellation ou à l’arrestation aux fins de présenter au procureur de la République des personnes qui s’y adonnent ». Il semble donc dire que l’arrestation des filles de joie par Alain Orounla n’est fondée sur aucune loi.
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