, , ,

Vernissage des trésors royaux : zoom sur la présence de Soglo et Lionel Zinsou

Le vernissage de l’exposition des trésors royaux d’Abomey à la présidence de la République le samedi dernier, a connu la présence très remarquée de deux hautes personnalités du Bénin : l’ex chef de l’État Nicéphore Soglo et l’ancien Premier ministre Lionel Zinsou. Depuis, les spéculations vont bon train. Certains y voient un début de rapprochement entre les deux hommes et le président Patrice Talon après plusieurs mois de tension. D’autres pensent qu’il s’agit d’un acte d’apaisement à l’endroit d’une partie de l’opposition qui, depuis plusieurs années, est vent debout contre la gestion du pouvoir de Patrice Talon jugée à tort où à raison d’antidémocratique. Faut-il voir autre chose que ces deux opinions ? Très certainement.

Les griefs du président Nicéphore Soglo contre l’actuel président Patrice Talon n’ont pas changé. Depuis plus de cinq ans, il ne cesse de répéter des attaques acerbes parfois à la limite d’offenses à un chef d’État en direction de Talon. Certains thuriféraires du régime avaient même appelé le président Talon à remettre à sa place son aîné. Pour rappel, en début de cette année, le président a encore lancé des piques à Talon en écorchant au passage son « ancien » allié Boni Yayi. L’épineux dossier de la révocation du fils Léhady Soglo de la mairie de Cotonou pour abus de fonction et sa condamnation à 10 ans de prison ferme par la CRIET, que son père a qualifiée de « grotesque », ne sont toujours pas réglés. Réfugié en France, celui-ci continue de ruminer sa colère pour n’avoir pas pu rendre un dernier hommage à sa défunte mère Rosine Vieyra Soglo sur le sol béninois. Les obsèques de cette brave dame devraient être une occasion de réconciliation entre Talon et Soglo, mais elle a été ratée. Par conséquent, il ne s’agit pas d’un rapprochement ni d’un apaisement quelconque entre les deux hommes. La présence est plutôt un hommage solennel au retour en terre natale des vestiges de ses arrières grands parents, lui-même digne fils d’Abomey qui avait longtemps rêvé d’être l’instigateur de cet événement.

Publicité

Une seconde absence à cette cérémonie après celle de la réception de ces reliques royales en novembre dernier, aurait été perçue par les populations d’Abomey, comme une offense à leur égard et à celui de leurs ancêtres par Nicéphore Soglo, lui-même descendant de ces fiers rois. A preuve, en dehors de la cérémonie protocolaire de cet événement, il n’y a pas eu un tête-à-tête entre les deux hommes. Soglo n’a pas non plus participé au dîner offert à cette occasion. Par contre Talon a reçu en marge de cette cérémonie, la ministre française de la culture. Pourquoi pas Soglo si tant est qu’il s’agit d’une vraie réconciliation ou d’un geste d’apaisement ? En fait les dissensions sont si profondes entre eux, qu’une simple invitation ne peut suffire, (fût-elle une exposition de trésors royaux) à les réconcilier. Le temps d’une cérémonie et devant caméras et flashs de photos, il faut donner le change et montrer qu’on est ouvert à tout le monde. La réalité est toute autre chose. Chacun garde sa position. Pour preuve ! Voilà plus de six mois que Talon a rencontré Yayi. Aujourd’hui où en sommes-nous ? Le mérite revient plutôt au patriarche Soglo, car en acceptant cette invitation, il montre qu’il est au-dessus des considérations interpersonnelles lorsqu’il s’agit d’un intérêt national. C’est à ce titre qu’il faut apprécier son déplacement et aussi l’appel qu’il a lancé au peuple, suite aux dernières attaques djihadistes dans le nord du pays.

Reconnaissance des efforts

L’ex-premier ministre Lionel Zinsou était également présent au vernissage de samedi dernier. Celui qui a été l’adversaire de Patrice Talon à l’élection présidentielle de 2016, n’est plus un opposant au régime depuis qu’il a tourné casaque à Boni Yayi. En témoignent ses prises de position sur la gestion du pouvoir actuel. Il n’hésite plus à saluer les « succès » du gouvernement notamment en matière budgétaire et au lendemain de la réussite de l’émission d’un Eurobond conduit par le ministre Wadagni. Sa fille Marie-Cécile Zinsou préside aux destinées de la fondation qui porte son nom et elle a été la cheville ouvrière du retour de ces reliques au bercail depuis que le président français Emmanuel Macron l’a annoncé dans son discours de Ouagadougou, il y a quelques années. Quoi de plus normal que d’inviter celui qui a œuvré pour cette restitution. Loin d’être un geste d’apaisement ou de rapprochement, l’invitation de cet homme doit être perçue comme une reconnaissance des efforts qu’il a fournis à travers sa fille et sa fondation pour le retour des trésors royaux d’Abomey. Inutile de croire aussi que cette présence est une préparation de la succession de Patrice Talon à la tête de notre pays. En 2026, Lionel Zinsou aura 72 ans et aura dépassé l’âge légal de se présenter à l’élection présidentielle au Bénin. Il est donc forclos. Aujourd’hui, le président Patrice Talon a besoin de ce genre d’événement pour montrer à la face du monde sa volonté d’aplanir les divergences profondes qu’il y a entre lui et les acteurs politiques de ce pays et de ramener la paix.

2 réponses

  1. Avatar de Gombo
    Gombo

    Absence de lisibilité et de leadership chez nos opposants

    1. Avatar de Vodounon
      Vodounon

      C’est vrai qu’en ce moment l’opposition à Talon est nulle à chi..er.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité