Face à une montée des tensions en mer de Chine méridionale, la Septième flotte américaine, imposante par sa capacité navale, envisage une réponse au comportement agressif de la Chine. Le vice-amiral Karl Thomas, lors d'un entretien à Reuters, a souligné l'importance de confronter et contenir Pékin, évoquant notamment l'utilisation de canons à eau contre les navires philippins. Cette posture s'inscrit dans une série d'efforts coordonnés avec les alliés, en particulier les Philippines.
L'incident du Second Thomas, un atoll que la Chine et les Philippines se disputent n'a pas seulement attiré l'attention de Washington. Plusieurs puissances, dont l'Union européenne, le Japon et le Canada, ont exprimé leurs inquiétudes et condamnations face à ce qu'ils considèrent comme des "agissements dangereux". Pour rappel, après un incident où des garde-côtes chinois sont accusés d'avoir utilisé des canons à eau contre des navires philippins en mer de Chine méridionale, les États-Unis ont fermement condamné la Chine, la qualifiant d'"agissements dangereux".
Les USA ne veulent plus se laisser faire
Soulignant le soutien des États-Unis aux Philippines face aux défis régionaux partagés, le vice-amiral Karl Thomas a mis en avant la nécessité de confronter les actions dans de telles "zones grises". La Septième flotte, la plus grande flotte déployée en avant-poste de la marine américaine, opère depuis des bases au Japon, en Corée du Sud et à Singapour, couvrant une zone de 124 millions de km carrés. Ceci intervient dans le contexte de la victoire en 2016 des Philippines lors d'un arbitrage international contre la Chine, qui a réfuté les revendications de souveraineté de Pékin sur la majorité de la mer de Chine méridionale. L'ambassade chinoise à Manille n'a pas encore commenté la situation.
Les navires philippins, en mission de ravitaillement près de l'atoll Second Thomas, ont été "bloqués et bombardés d'eau", provoquant une réaction des autorités philippines qui ont dénoncé ces actions comme "illégales". En revanche, la Chine défend ses actions, accusant les navires philippins d'avoir pénétré "illégalement" dans ses eaux, exacerbant des tensions territoriales en cours depuis des décennies en mer de Chine méridionale.
Des revendications chinoises aux origines du conflit
La mer de Chine méridionale est depuis longtemps le théâtre de revendications territoriales. La Chine, malgré un avis contraire de la Cour permanente d’arbitrage en 2016, continue de contester la souveraineté des Philippines sur plusieurs îlots et atolls. Ce bras de fer territorial a entraîné plusieurs incidents, le plus récent étant l'obstruction de la garde côtière chinoise à un ravitaillement philippin au Second Thomas Shoal.
La prise de contrôle progressive de territoires par la Chine repose sur une tactique précise : déployer des navires de pêche sous la protection de sa garde côtière, et établir ainsi une présence constante. Cela a été le cas avec les récifs Mischief et Scarborough. Cette méthode, bien que discrète, traduit une volonté d'établir une domination territoriale en mer de Chine méridionale.
Renforcement de la surveillance américaine
Face à cette situation, les États-Unis n'ont pas hésité à renforcer leur présence dans la région. Outre les opérations de la Septième flotte, Washington a déployé des patrouilleurs de l'US Coast Guard, visant à surveiller les activités de pêche, souvent associées à la milice maritime chinoise. Cette décision illustre la détermination américaine à garantir la liberté de navigation et à contrer les ambitions territoriales de Pékin.
En conclusion, la mer de Chine méridionale reste un enjeu géopolitique majeur, où chaque incident peut potentiellement déclencher une crise plus large. Seul le temps dira si le dialogue et la diplomatie l'emporteront sur l'escalade et la confrontation.