Les autorités nigériennes au pouvoir après le coup d’Etat du 26 Juillet ne veulent pas de l’aide du Bénin. C’est en tout cas ce qu’on comprend en regardant de plus près l’attitude des nouveaux responsables de Niamey. À la demande des Nations Unies, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a sollicité le Bénin, le Togo et le Nigeria pour permettre le passage de convois d’aide humanitaire vers le Niger, qui fait face à des besoins criants en matière de nutrition et de médicaments.
Le Bénin a rapidement répondu à cet appel en ouvrant un couloir humanitaire le 5 septembre, dans le but d’aider les populations vulnérables de la région de Diffa, Maradi, Tahoua, Zinder et Niamey. Cependant, la situation s’est compliquée lorsque le Niger a décidé d’interdire l’entrée sur son territoire à des camions en provenance du Bénin. Cette décision a laissé un convoi important de camions chargés de produits nutritionnels et de médicaments bloqués à la frontière, privant ainsi des milliers de personnes de l’aide humanitaire dont elles ont désespérément besoin.
Dans un article publié sur notre site hier, nous rapportions que le Bénin s’est plaint à la CEDEAO au sujet de cette situation. Les tensions entre les autorités militaires au pouvoir au Niger et les autorités béninoises ont atteint un point critique depuis le coup d’État qui a renversé Bazoum. Dans un climat de forte suspicion, le Niger a rompu sa coopération militaire avec le Bénin. Cette fracture politique a des répercussions sur la crise humanitaire en cours, les autorités nigériennes soupçonnant le Bénin de jouer un rôle majeur dans une éventuelle intervention militaire visant à rétablir Bazoum au pouvoir.
Dans cette situation délicate, le Togo comme le Bénin s’est montré favorable à l’acheminement de l’aide humanitaire. Pour le moment, les autorités n’ont pas encore repoussé cette proposition. Le Togo ou le Burkina pourraient dans ce cas devenir les meilleures options pour l’acheminement de l’aide. Seulement pour le second, il faudra prendre en compte un détour significatif avec des risques potentiels liés à l’insécurité. Cette option pourrait donc être sujette à des défis logistiques et sécuritaires pour l’acheminement de l’aide humanitaire au Niger.
Pour rappel, il y a quelques jours, le Bénin par la voix du porte-parole du gouvernement a répondu au Niger après la dénonciation de l’accord militaire. L’officiel béninois a insisté sur le fait que le seul interlocuteur légitime au Niger est le président renversé Mohamed Bazoum. « Notre partenaire, c’est le Niger. Ce n’est pas la junte. Il n’y a rien à leur dire« , a affirmé M. Houndbédji qui poursuit « au jour d’aujourd’hui, nous n’avons aucun interlocuteur valable au Niger en dehors du président démocratiquement élu« .
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