Le porte porte-parole du gouvernement, lors de son traditionnel point de presse hebdomadaire tenu le mardi 9 janvier 2024, a apporté des clarifications sur la polémique relative à la révision de la constitution. Pour Wilfried Léandre Houngbédji, ce projet de révision de la constitution n’existe pas. Mais il a fait croire que « ceux qui agitent l’idée d’une telle révision parmi lesquels des gens qui hier, ont ferraillé dur, ont tout fait pour obtenir une révision opportuniste afin de prolonger leur bail à la tête du pays… ».
A Dogbo le dimanche 14 janvier 2024, Boni Yayi, président du parti Les Démocrates (LD) a profité du meeting de réconciliation et de remobilisation de sa formation politique pour répondre au gouvernement sur sa supposée révision opportuniste de la constitution. « Je n’ai jamais été tenté, c’est une seule fois », se défend Boni Yayi qui s’est inscrit en faux contre une révision opportuniste de la constitution contrairement à ce que laisse croire le gouvernement en place. L’ancien président de la République est revenu sur les trois principales raisons qui l’avaient motivé à introduire à l’Assemblée nationale le projet de loi portant révision de la loi fondamentale du 11 décembre 1990. Il s’agit premièrement de la Cour des comptes. « C’est pour voir si le pays est bien géré. Si nos ressources sont bien gérées dans le cadre communautaire de l’UEMOA. Nous étions les derniers. Il fallait constitutionnaliser cela. Ça s’impose à nous », a expliqué le président du parti LD.
Le second point qui explique l’introduction de ce projet de loi est la constitutionnalisation de la Commission électorale nationale autonome (CENA), l’institution chargée de l’organisation des élections au Bénin. La goutte d’eau qui a fait déborder l’eau du vase, selon le prédécesseur du président Patrice Talon, est l’imprescriptibilité des crimes économiques qu’il a introduite dans ce projet de révision de la constitution. « Lorsqu’ils ont entendu l’imprescriptibilité des crimes économiques, c’est-à-dire si vous volez, on va poursuivre votre cercueil. Ils ont dit jamais », fait savoir le numéro 1 du parti LD.
Conséquence, ce projet de révision de la constitution n’a pas abouti. Puisque selon Boni Yayi, ses vis-à-vis avaient prétexté que c’est une nouvelle République s’il touchait à la constitution. « Donc il fallait faire demi-tour (…). Plus jamais, je ne suis revenu sur cette affaire. Car la constitution, c’est l’ADN des Béninois », lâche le président du principal parti d’opposition qui a cité comme témoin le Professeur Mathurin Coffi Nago, ancien président de l’Assemblée nationale. « Lorsque je lui ai envoyé ce projet de loi, il m’a envoyé une lettre pour accuser réception et il m’a félicité d’avoir proposé cela. Ça date du 7 juin 2013 », se souvient l’ancien locataire de la Marina.
Laisser un commentaire