Le parcours fulgurant d‘Elon Musk à la tête de Tesla représente l’une des plus spectaculaires réussites entrepreneuriales du XXIe siècle. En transformant un constructeur automobile confidentiel en leader mondial des véhicules électriques, le milliardaire a révolutionné l’industrie automobile traditionnelle et propulsé la mobilité électrique au centre des préoccupations des consommateurs. Sa vision audacieuse et sa capacité à innover ont fait de Tesla une référence incontournable, séduisant autant les passionnés de technologie que les défenseurs de l’environnement.
Une chute vertigineuse des ventes
Aujourd’hui, l’empire Tesla montre des signes inquiétants d’essoufflement. Les chiffres de ventes témoignent d’un déclin brutal sur les marchés européens : -63% en France, -60% en Allemagne et -18% au Royaume-Uni. Guillaume André, directeur général des Véhicules électriques Simon André au Canada, pointe du doigt la responsabilité directe d’Elon Musk dans cette dégringolade. Selon lui, si le marché des véhicules électriques connaît globalement un ralentissement, l’effondrement particulièrement marqué des ventes Tesla découle directement des actions controversées de son dirigeant.
L’alliance Trump-Musk au cœur des critiques
La nomination d’Elon Musk à la tête du Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE) par Donald Trump en février 2025 cristallise les tensions. Cette collaboration étroite, marquée par des apparitions communes lors de rassemblements politiques, soulève des questions sur de potentiels conflits d’intérêts, notamment concernant les contrats gouvernementaux détenus par Tesla et SpaceX. Les actionnaires voient leurs investissements fluctuer au rythme des déclarations et apparitions publiques du duo, provoquant une instabilité boursière préjudiciable à l’entreprise.
De l’admiration au rejet : l’image ternie de Tesla
La marque Tesla, autrefois symbole de prestige et d’engagement environnemental, subit un revirement radical dans l’opinion publique. Les témoignages recueillis au Canada illustrent ce changement brutal : des propriétaires rapportent être régulièrement la cible de moqueries et d’hostilité. À la halte routière de Maskinongé, une retraitée confie sa gêne de conduire ce qui était auparavant considéré comme un véhicule de luxe enviable.
Selon le site canadien Radio Canada, Guillaume André, également à la tête d’Ingenext, une entreprise spécialisée dans la conversion de véhicules thermiques en électriques à partir de batteries Tesla recyclées, reconnaît la qualité exceptionnelle des véhicules. Propriétaire d’une Tesla depuis 2014, il exprime néanmoins sa honte actuelle de conduire cette voiture. Face à cette situation, il appelle sans détour Elon Musk à démissionner de son poste de PDG et à céder ses actions, estimant que son rôle au sein du DOGE et ses liens avec Donald Trump nuisent gravement aux intérêts de Tesla et de ses actionnaires.
Alors que la mairesse de Toronto, Olivia Chow, évoque un possible boycott de Tesla et que la ministre Chrystia Freeland envisage une taxation spécifique des véhicules de la marque, l’avenir de l’entreprise semble plus incertain que jamais. Ces développements politiques canadiens ajoutent une pression supplémentaire sur une entreprise déjà fragilisée par des rappels techniques et une concurrence accrue sur le marché des véhicules électriques.
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