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Bénin : cinq douaniers face à la CRIET pour fraude

Le lundi 24 février 2025, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a tenu une audience concernant une affaire de fraude douanière au poste de Hillacondji, à la frontière bénino-togolaise. Cinq douaniers sont poursuivis pour abus de fonctions, dont deux placés sous mandat de dépôt : le chef de la brigade et le secrétaire en chef du poste.

L’affaire concerne le dédouanement d’un camion transportant environ 630 balles de tissus, dont seulement 49 auraient été déclarées à la douane, entraînant un manque à gagner significatif pour l’État. À la barre, le chef de la brigade a nié toute responsabilité directe, affirmant ne pas avoir signé la mainlevée autorisant la sortie des marchandises. Il a expliqué que son adjoint, disposant des mêmes prérogatives, avait pris cette décision en son absence, conformément au système de rotation en vigueur.

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Le chef de la brigade a également mentionné avoir mis en place un dispositif de suivi, exigeant du secrétaire en chef qu’il lui transmette un rapport détaillé des déclarations validées, même en son absence. Cependant, dans ce cas précis, il affirme ne pas avoir vu le message à temps, ce qui a empêché une réaction avant la sortie des marchandises. Cette explication n’a pas convaincu le parquet spécial, qui considère sa responsabilité engagée.

L’enquête a également révélé que le chef de la brigade avait communiqué avec la propriétaire des tissus en question. Il a justifié ce contact en expliquant qu’il cherchait à comprendre les raisons de la sanction administrative dont il a fait l’objet après la révélation de l’affaire. Il a indiqué avoir été relevé de ses fonctions sans explication claire de sa hiérarchie et espérait obtenir des détails en s’adressant directement à la principale concernée.

Le chef de la brigade adjoint, qui n’a pas été placé sous mandat de dépôt, a reconnu avoir signé la déclaration en question. Il a affirmé avoir vérifié les documents de la propriétaire des tissus dans les systèmes informatiques, sans détecter d’irrégularités apparentes. Face aux questions de la Cour sur une possible complaisance, il a insisté sur le fait que son travail est soumis à un contrôle rigoureux.

Le secrétaire en chef du poste, également sous mandat de dépôt, a expliqué que son rôle se limitait à l’enregistrement des déclarations et à leur transmission au chef de la brigade. Il a confirmé avoir envoyé l’information au chef de la brigade, mais ce dernier n’ayant pas réagi dans le délai imparti, la déclaration a été validée. Cette affaire met en lumière les défis liés au contrôle et à la transparence dans les procédures douanières au Bénin, ainsi que la nécessité d’une vigilance accrue pour prévenir de telles irrégularités. (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp du journal La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)

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