L’acheminement du gaz africain vers l’Europe génère une intense rivalité entre l’Algérie et le Maroc. Le royaume chérifien porte le projet du gazoduc « Afrique-Atlantique« , un ouvrage de 6000 kilomètres censé relier le Nigeria à l’Europe en passant par treize pays côtiers. Cependant, ce projet estimé à 25 milliards de dollars soulève de nombreuses interrogations, notamment sur sa faisabilité technique et juridique, particulièrement concernant son passage par les territoires du Sahara occidental. Face à cette initiative, l’Algérie avance sur son projet concurrent, le gazoduc transsaharien TSGP. Cette infrastructure de 4200 kilomètres, évaluée à 13 milliards de dollars, propose un tracé plus direct à travers trois pays seulement : le Nigeria, le Niger et l’Algérie.
Une nouvelle impulsion pour le gazoduc transsaharien
L’Algérie vient de marquer des points décisifs dans la concrétisation du gazoduc transsaharien TSGP, également connu sous le nom de Nigal. Lors de la quatrième réunion ministérielle tenue ce mardi 11 février au Centre international des conférences d’Alger, les ministres de l’Énergie de l’Algérie, du Niger et du Nigeria ont signé trois accords stratégiques. Ces documents concernent l’actualisation des études de faisabilité, la non-divulgation d’informations sensibles et la rémunération entre les géants énergétiques Sonatrach, NNPC et Sonidep.
Un projet aux dimensions continentales
Le TSGP représente un investissement colossal de 13 milliards de dollars pour la construction d’un gazoduc de 4200 kilomètres. Cette infrastructure majeure ambitionne de transporter annuellement 30 milliards de mètres cubes de gaz depuis le Nigeria vers l’Europe, en traversant le Niger et l’Algérie. Le groupe Sonatrach, fort de son expérience dans les projets énergétiques d’envergure, réaffirme sa détermination à mener à bien cette initiative. Le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, souligne les avancées tangibles du projet, destiné à bénéficier tant aux populations locales qu’à l’ensemble du continent africain.
Des perspectives géostratégiques majeures
Ces derniers développements renforcent la position de l’Algérie dans sa compétition avec le Maroc pour devenir la principale voie d’exportation du gaz nigérian vers l’Europe. Le bureau d’études Penspen, chargé d’actualiser les études de faisabilité, devra confirmer la viabilité technique et économique du TSGP. Ces accords, qui font suite au mémorandum d’entente signé en juillet 2022 à Alger, démontrent une progression méthodique du projet. La réalisation du gazoduc transsaharien pourrait redéfinir les équilibres énergétiques régionaux et consolider le rôle de l’Algérie comme partenaire stratégique dans l’approvisionnement gazier de l’Europe.
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