Les ports marchands constituent l’épine dorsale du commerce international et jouent un rôle crucial dans le développement économique des nations. Ces infrastructures stratégiques servent de points d’entrée et de sortie pour les marchandises, stimulent les échanges commerciaux et génèrent des emplois directs et indirects. Leur efficacité influence directement la compétitivité d’un pays sur la scène mondiale, car ils impactent les coûts logistiques, les délais de livraison et la fluidité des chaînes d’approvisionnement. Les installations portuaires modernes attirent les investissements étrangers et favorisent l’intégration dans les réseaux commerciaux mondiaux, tout en contribuant significativement aux recettes publiques à travers les droits de douane et diverses taxes portuaires.
Une révolution dans la gestion portuaire algérienne
L’Algérie, détentrice du troisième PIB d’Afrique, vient de prendre une mesure audacieuse pour dynamiser son économie. Le président Abdelmadjid Tebboune a décrété le 9 février 2025 que six ports commerciaux majeurs du pays – Djen Djen, Alger, Bejaia, Annaba, Oran et Mostaganem – fonctionneront désormais 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Cette transformation radicale du système de travail portuaire mobilise l’ensemble des acteurs concernés, des services douaniers aux équipes de contrôle et de surveillance, pour garantir une activité ininterrompue des installations.
Les défis persistants de la modernisation portuaire
Les retards chroniques dans le déchargement des marchandises ont longtemps paralysé des secteurs entiers de l’économie algérienne. Les opérateurs économiques subissent des coûts additionnels considérables en raison des temps d’attente prolongés des navires. Malgré les directives présidentielles antérieures visant à répartir le trafic maritime entre différents ports pour décongestionner celui d’Alger, les problèmes persistent. L’obsolescence des équipements de manutention continue d’entraver la fluidité des opérations portuaires, ralentissant le rythme des échanges commerciaux.
L’ambition d’un hub méditerranéen
La modernisation du secteur portuaire algérien ne se limite pas à la réorganisation des horaires de travail. Le port de Djen Djen illustre parfaitement cette volonté de transformation. Récemment agrandi, il peut désormais accueillir des porte-conteneurs de 6.000 EVP, contre 2.500 auparavant. Les autorités prévoient d’augmenter encore son tirant d’eau pour en faire un hub maritime majeur en Méditerranée. Ces développements accompagnent l’objectif ambitieux de l’Algérie d’atteindre les 400 milliards de dollars de PIB, en s’appuyant sur l’industrialisation, les revenus des hydrocarbures, l’exploitation minière et l’intensification des échanges commerciaux. Le pays enregistre déjà des performances remarquables dans ses exportations hors hydrocarbures, et la modernisation portuaire devrait catalyser davantage cette diversification économique.
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