Les Émirats arabes unis ont procédé vendredi à l’extradition de Sara Khaddar, une élue communale de Fès recherchée dans une affaire de corruption impliquant des marchés publics. La vice-présidente de l’arrondissement de Saïs, qui avait fui le Maroc pour la Turquie en octobre 2023, a été interpellée à l’aéroport de Dubaï alors qu’elle faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités marocaines.
Une intermédiaire au cœur d’un réseau de corruption
L’enquête menée par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) a révélé le rôle central de Sara Khaddar comme facilitatrice dans l’attribution frauduleuse de marchés publics à Fès. L’élue aurait agi comme intermédiaire pour des entrepreneurs désireux d’obtenir des contrats municipaux, moyennant des commissions substantielles. Ces activités illégales gravitaient autour de l’ancien parlementaire USFP Abdelkader El Boussiri, actuellement condamné à huit ans de prison ferme. Le système mis en place exigeait le versement d’un pot-de-vin représentant 10% du montant total de chaque marché ou bon de commande attribué.
Des liens troubles avec l’ancien parlementaire
Les investigations ont mis en lumière une relation complexe entre Sara Khaddar et Abdelkader El Boussiri. Ce dernier a reconnu devant les enquêteurs entretenir une liaison intime avec l’élue, tout en lui apportant un soutien financier significatif. Il lui aurait notamment permis d’ouvrir un commerce de tissus et vêtements sur la route d’Aïn Chkef, approvisionnant l’établissement avec des marchandises turques d’une valeur de 200 000 dirhams. Cette relation privilégiée aurait facilité l’obtention de nombreux bons de commande pour les relations professionnelles de l’élue.
Une fuite orchestrée
La chronologie des événements témoigne d’une tentative calculée d’échapper à la justice marocaine. Alertée d’une convocation par la Brigade régionale de la police judiciaire, Sara Khaddar a quitté précipitamment le territoire marocain pour la Turquie, devançant de quelques heures l’entrée en vigueur d’une interdiction de sortie du territoire prononcée le 6 octobre 2023. Cette fuite a déclenché l’émission d’un mandat d’arrêt international, aboutissant à son arrestation à Dubaï. Désormais entre les mains de la BNPJ à l’aéroport Mohammed V, l’élue devra répondre aux accusations portées contre elle lors d’un interrogatoire approfondi.
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