L’industrie pharmaceutique joue un rôle fondamental dans l’économie et le développement sanitaire de nombreux pays. En Afrique du Nord, et plus particulièrement en Algérie, ce secteur connaît une transformation remarquable. Récemment, un responsable gouvernemental a mis en avant les avancées réalisées, soulignant les progrès en matière de production et de couverture des besoins nationaux.
Lors de sa visite à Oran et Mostaganem, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, a mis en exergue le dynamisme du secteur en Algérie. Il a notamment rappelé que la production locale répond désormais à 76 % des besoins du pays, un indicateur clé de l’autosuffisance pharmaceutique. Cette visite a été l’occasion d’évaluer le rôle des entreprises publiques et privées dans la consolidation des capacités industrielles nationales.
À Bethioua, le ministre a visité le groupe Ryanox, acteur majeur dans la production de gaz médicaux. Parmi les nouvelles initiatives du groupe, l’inauguration d’une unité de production de protoxyde d’azote destinée aux anesthésies marque une avancée technologique significative. Cette installation, qui produit 250 kg de gaz par heure, vient compléter une première unité de 100 kg par heure. Ryanox prévoit également d’élargir son champ d’activité avec la fabrication de gélules en gélatine. Une usine, en projet à Sidi Bel Abbès, pourrait produire jusqu’à 7 milliards de capsules par an, avec des ambitions d’exportation vers l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient.
Un autre temps fort de cette visite a été l’inauguration d’une unité de lyophilisation stérile au sein de l’entreprise Sophal. Ce procédé, qui permet de prolonger la durée de conservation des médicaments et vaccins en supprimant l’eau des produits sous vide, constitue une première en Algérie. Sophal, fondée en 1994 et spécialisée dans les médicaments génériques, contribue activement à l’amélioration de l’accès aux traitements essentiels.
Le ministre a ensuite inspecté un projet porté par le groupe Saidal, visant à produire des kits de dépistage rapide. Ces dispositifs, capables d’identifier plus de 90 pathologies en quelques minutes, devraient être opérationnels d’ici l’été. Ce projet s’inscrit dans la volonté de modernisation et de diversification de l’industrie pharmaceutique nationale.
L’essor du secteur s’accompagne d’une volonté d’expansion à l’international. Les échanges entre Ouacim Kouidri et la Secrétaire d’État chargée des Affaires africaines, Bakhta Selma Mansouri, ont mis en lumière l’intérêt croissant des marchés africains pour les produits pharmaceutiques algériens. La participation des entreprises locales aux événements économiques du continent est encouragée afin de renforcer les exportations hors hydrocarbures.
Les performances économiques du secteur confirment cette dynamique. En 2023, la production pharmaceutique algérienne a atteint 3,56 milliards de dollars, en hausse par rapport aux 3,14 milliards de 2022. Parallèlement, les importations ont chuté, passant de 1,422 milliard de dollars en 2022 à 1,293 milliard en 2023, avec une prévision de 1 milliard de dollars en 2024. Ces évolutions traduisent la montée en puissance d’une industrie en quête d’autonomie et d’expansion régionale.
Avec ces multiples initiatives et investissements, l’Algérie entend renforcer sa position parmi les leaders africains de la production pharmaceutique. Entre innovations technologiques, développement des infrastructures et ouverture vers l’international, le pays affiche une ambition claire : bâtir une industrie compétitive et durable, répondant aux défis sanitaires nationaux et continentaux.
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