Le Maroc veut changer de cap dans sa politique sucrière. Longtemps dépendant de l’importation pour satisfaire sa consommation nationale, le Royaume trace désormais une trajectoire plus ambitieuse : produire davantage localement et s’imposer comme un acteur majeur sur le marché africain du sucre.
Aujourd’hui, Rabat est le troisième importateur de sucre en Afrique, derrière l’Algérie et le Nigeria. Un classement qui ne correspond plus aux ambitions du pays, décidé à réduire sa dépendance vis-à-vis de l’étranger. Pour y parvenir, les autorités misent sur une hausse significative des cultures sucrières. D’après nos confrères de l’AgenceEcofin, c’est la Compagnie Sucrerie Marocaine et de Raffinage (Cosumar) qui va piloter cette stratégie.
L’ambition est d’atteindre 68 500 hectares cultivés en 2025/2026. Une progression de 71 % qui témoigne de la volonté de changement. Derrière cette dynamique, c’est toute une vision économique qui se dessine. En renforçant la production nationale, le Maroc espère non seulement couvrir une part plus importante de sa demande intérieure, mais aussi dégager des excédents exportables à destination d’autres pays africains. La position géographique du Maroc, ses ports modernes et son expérience dans l’agro-industrie lui donnent des atouts pour jouer un rôle pivot dans le commerce régional du sucre.
Cosumar, acteur principal de la filière, multiplie d’ailleurs les investissements pour moderniser la production et améliorer les rendements agricoles La betterave à sucre, déjà bien implantée au Maroc, devrait représenter à elle seule 60 000 hectares de cette superficie, le reste étant consacré à la canne à sucre, notamment dans les zones irriguées du Gharb et du Souss. Si les objectifs sont atteints, le Maroc pourrait inverser la tendance : d’importateur net, il pourrait devenir exportateur régional et faire du sucre une source de revenus à l’international.
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