Depuis plusieurs années, Elon Musk écrase la concurrence sur le plan financier. Grâce à Tesla, SpaceX et une série de paris industriels jugés risqués au départ, l’entrepreneur a franchi les plafonds de fortune jamais atteints jusque-là. Selon les données compilées par Forbes, il a été sacré l’homme le plus riche de tous les temps après avoir brièvement culminé à près de 464 milliards de dollars. Cette performance hors du commun repose sur une stratégie de concentration maximale de ses actifs : Musk ne vend presque jamais ses parts et conserve un contrôle étroit sur ses entreprises. Ce choix lui permet de tirer pleinement parti de la flambée des valorisations, mais le rend aussi vulnérable aux revirements boursiers.
Or, un autre milliardaire aurait pu le devancer largement, s’il avait fait des choix différents : Bill Gates. Discret, méthodique, et davantage tourné vers l’investissement à long terme et la philanthropie, le cofondateur de Microsoft n’a pourtant jamais rivalisé avec Musk en matière de fortune… du moins dans les faits. Car dans un scénario alternatif, Gates aurait été en position de dominer tous les classements de richesse mondiale.
Un empire cédé par fragments
Lorsque Microsoft s’est introduit en Bourse dans les années 1980, Bill Gates en possédait près de la moitié. Une participation colossale qu’il n’a pas conservée. Peu à peu, il a vendu ou donné ses actions, finançant la Gates Foundation, fondée avec Melinda, et confiant la gestion de ses actifs à un family office, Cascade Investments. Ce portefeuille a ensuite été largement diversifié, éloignant Gates de Microsoft au sens strict.
Forbes estime que s’il avait conservé sa participation initiale, l’ancien patron de Microsoft serait aujourd’hui à la tête d’un empire financier estimé à plus de 1 200 milliards de dollars, soit trois fois plus que la fortune actuelle de Musk. La somme que lui et Melinda auraient pu détenir ensemble atteindrait, selon la même source, 1 500 milliards de dollars. Ces chiffres théoriques, calculés en tenant compte des dividendes réinvestis et des performances boursières de Microsoft, montrent à quel point un autre destin était possible.
Mais Gates a préféré réduire sa part dans l’entreprise qui l’a rendu célèbre. Ce choix ne résulte pas d’un manque d’anticipation, mais d’une stratégie réfléchie : diversification, mécénat massif, et volonté de ne pas lier sa fortune à une seule société. Un chemin aux antipodes de celui de Musk, qui conserve une emprise totale sur ses sociétés et les fait croître avec une approche centralisée et souvent personnalisée.
Deux visions irréconciliables
La comparaison entre Musk et Gates met en lumière deux philosophies économiques difficilement conciliables. D’un côté, une prise de risque maximale, incarnée par Musk, qui joue sa fortune sur les cours de ses propres entreprises. De l’autre, une approche plus prudente, plus philanthropique aussi, où la richesse devient un levier d’influence sociale plutôt qu’un outil de puissance individuelle.
Aujourd’hui, même après avoir donné plusieurs dizaines de milliards de dollars à la Gates Foundation, Bill et Melinda figurent toujours dans le classement des plus grandes fortunes mondiales. Leur richesse actuelle est loin d’être négligeable, mais elle reflète une ambition différente. Si l’histoire avait été écrite autrement, si Gates avait conservé ses actions, le sommet du classement Forbes aurait sans doute un autre nom.
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