La sécurité alimentaire reste une préoccupation majeure en Afrique, où l’accès à une alimentation saine sans compromettre le budget quotidien représente un défi de taille. Selon un récent rapport de la FAO cité par l’agence Ecofin, l’analyse du coût d’une alimentation saine à travers le monde révèle des disparités surprenantes sur le continent africain.
Parmi les résultats les plus inattendus figure le classement de l’Algérie, qui se positionne en dernière place en Afrique, contrastant fortement avec les efforts déployés par les autorités algériennes pour garantir un pouvoir d’achat acceptable à leurs citoyens.
La FAO définit le coût d’une alimentation saine (CoHD) comme le montant minimal nécessaire pour acquérir un ensemble d’aliments locaux couvrant les besoins nutritionnels et énergétiques d’une personne, sur la base d’un apport quotidien de 2330 kcal.
Cet indicateur prend en compte six groupes alimentaires essentiels : féculents, fruits à coque et graines, légumes secs, huiles et graisses, fruits et produits d’origine animale. Ajusté en parité de pouvoir d’achat (PPA), le coût moyen en Afrique s’établit à 3,74 $ par jour.
Un panorama mondial et régional contrasté
À l’échelle mondiale, l’Afrique affiche un coût moyen d’alimentation saine relativement bas. Seuls l’Océanie (3,46 $) et l’Amérique du Nord-Europe (3,57 $) présentent un coût inférieur, tandis que l’Amérique latine enregistre le niveau le plus élevé (4,56 $), suivie de l’Asie (4,2 $). Au niveau régional africain, l’Afrique de l’Ouest se distingue avec le coût moyen le plus bas (3,65 $), contre 3,97 $ en Afrique australe.
À l’échelle nationale, le Soudan présente le coût le plus faible (1,9 $ par jour), tandis que l’Algérie et la Mauritanie occupent la dernière position du classement africain avec un coût journalier de 4,9 $, le plus élevé du continent. Cette position algérienne suscite des interrogations compte tenu des efforts constants des autorités pour améliorer le pouvoir d’achat des citoyens et garantir un niveau de vie digne.
Au-delà des chiffres : l’accessibilité réelle
Le rapport de la FAO souligne qu’un faible coût des denrées ne garantit pas l’accès à une alimentation saine pour tous. En Afrique, de multiples facteurs limitent cette accessibilité : revenus insuffisants dans de nombreux pays, disparités entre zones urbaines et rurales, et manque d’éducation nutritionnelle. Les habitudes alimentaires traditionnelles, souvent ancrées dans la consommation de produits moins coûteux, peuvent également freiner l’adoption de régimes équilibrés, tandis que la perception du coût de la diversité alimentaire constitue un obstacle supplémentaire à surmonter.
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