Sénégal : les bacheliers pourront parler orientation avant leur examen

Photo d'illustration : DR

Depuis des années, le baccalauréat sénégalais suit un schéma immuable : les épreuves, puis l’attente, puis l’orientation. Ce cycle bien rodé, mais parfois à contretemps des réalités pédagogiques et administratives, commence à montrer ses limites. Déjà en 2024, le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdourahmane Diouf, laissait entrevoir une volonté de changement, affirmant que cette formule figée méritait d’être repensée. Il n’était alors pas entré dans les détails, mais le cap semblait tracé : rompre avec l’inertie institutionnelle et faire souffler un vent de modernité sur un dispositif scolaire en manque de réactivité.

Faire coïncider calendrier académique et orientation

L’ouverture des demandes d’admission et de préinscription dans les établissements d’enseignement supérieur dès le 15 mai 2025, soit bien avant les premières copies rendues, marque un tournant dans la logique de transition entre secondaire et supérieur. Cette procédure, qui s’étendra jusqu’au 30 juin à 23h59, redonne du pouvoir d’anticipation aux élèves et aux familles. En permettant aux futurs bacheliers de formuler leurs vœux en amont, le ministère espère fluidifier le processus, éviter les embouteillages administratifs et surtout gagner en cohérence.

Publicité

Ce choix rappelle le fonctionnement de certaines plateformes internationales où l’orientation débute avant même la fin du parcours scolaire, sur la base des acquis et des projets. Cela offre aux candidats une meilleure visibilité et favorise une réflexion plus sereine sur leur avenir. Derrière cette réorganisation, on devine aussi une volonté de réconcilier les temps de l’école et ceux de la société, souvent en décalage.

Un pari sur l’efficacité et l’équité

Le ministre Abdourahmane Diouf, en accélérant le calendrier, vise un objectif simple : permettre une orientation avant la rentrée universitaire d’octobre. Cela peut sembler évident, mais jusqu’ici, ce défi restait inatteignable. Les résultats tardifs, les choix improvisés, et parfois les affectations par défaut rendaient l’entrée à l’université chaotique pour des milliers de jeunes.

Ce glissement discret dans la manière de gérer l’accès au supérieur pourrait bien devenir un jalon dans la réforme, plus vaste, du baccalauréat annoncée l’an dernier.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité