Le procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), Mario Mètonou, a donné ce vendredi 16 mai 2025 un point de presse sur l’affaire relative à l’enregistrement du parti politique « Le Libéral ». Cette intervention fait suite à la déclaration du ministre de l’Intérieur, Alassane Séïbou, qui avait annoncé, la veille, l’ouverture d’une enquête pour des faits présumés de corruption.
Dans son exposé, le procureur spécial a confirmé que son parquet a été saisi depuis le 13 mai 2025 de faits mettant en cause plusieurs agents du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique. L’enquête, confiée à la Brigade économique et financière (BEF), vise à faire la lumière sur des soupçons de corruption dans le cadre de la procédure d’enregistrement du parti nouvellement créé.
Parmi les personnes interpellées figurent le directeur des partis politiques et des affaires électorales ainsi qu’un cadre de la direction des affaires intérieures. Le président du parti, Richard Boni Ouorou, a été arrêté le 15 mai 2025. Selon le procureur, des éléments recueillis à ce stade laissent penser que des sommes d’argent ont été versées à des agents publics pour faciliter l’obtention du récépissé de reconnaissance du parti.
Le directeur mis en cause a déclaré avoir reçu cinq millions de francs CFA, sur les douze millions qui lui auraient été proposés. Une perquisition à son domicile a permis de retrouver cette somme. L’un des principaux témoins dans ce dossier affirme pour sa part avoir remis un total de sept millions de francs CFA, en trois versements, entre le 7 et le 8 avril 2025.
Les faits sont qualifiés de corruption d’agents publics, en vertu des articles 335 et 366 du Code pénal. La loi béninoise prévoit des peines sévères pour ce type d’infraction. Tant l’auteur du don que le fonctionnaire qui l’accepte encourent des sanctions pénales, notamment la réclusion criminelle pouvant aller de 5 à 10 ans, assortie de peines complémentaires.
Le procureur a insisté sur le fait que les sollicitations d’un agent public ne sauraient justifier l’acte de corruption. Il a également affirmé la détermination du parquet à poursuivre l’enquête jusqu’à son terme, afin de situer toutes les responsabilités. La CRIET, selon ses propos, reste engagée dans la lutte contre la corruption sous toutes ses formes.
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