Depuis la guerre en Ukraine, la quête pour des sources alternatives de gaz naturel a pris une tournure cruciale, propulsant l’Algérie au premier plan en tant que fournisseur stratégique pour l’Europe. Le gaz algérien, notamment via le Medgaz, a permis à l’Espagne de diversifier ses approvisionnements en période d’incertitude géopolitique. Pourtant, l’évolution récente des échanges gaziers en Espagne révèle un bouleversement majeur dans les flux de gaz : les États-Unis ont désormais surpassé l’Algérie, devenant le premier fournisseur de gaz naturel pour Madrid.
Une position dominante des États-Unis grâce au GNL
Les États-Unis ont marqué un tournant dans le secteur du gaz naturel liquéfié (GNL), en tant que principal fournisseur de gaz pour l’Espagne. En avril 2025, les États-Unis ont livré 14,46 TWh de gaz, soit 44 % du total des importations espagnoles. Cette performance témoigne de la forte capacité de production en GNL des États-Unis et de leur stratégie énergétique flexible, parfaitement adaptée à un marché européen en quête de diversification. En réponse à une demande en constante augmentation, l’Espagne a fait le choix de privilégier le GNL, et les États-Unis ont su répondre à cette nouvelle demande, surpassant ainsi des fournisseurs historiques comme l’Algérie.
La chute des exportations algériennes
En avril 2025, les exportations de gaz de l’Algérie vers l’Espagne ont connu une baisse spectaculaire de 53 % par rapport au mois précédent. En mars, 21 TWh de gaz avaient été expédiés depuis l’Algérie, mais ce chiffre a chuté à seulement 9,87 TWh en avril. Cette diminution s’explique par une réduction des volumes transportés via le gazoduc Medgaz et une baisse des livraisons de GNL. Si l’Algérie a longtemps été un fournisseur clé de gaz pour l’Espagne, notamment en raison de sa proximité géographique et de ses relations historiques, sa position a été fragilisée par des choix stratégiques européens et la montée en puissance de nouveaux acteurs, comme les États-Unis.
Une Espagne en quête de résilience énergétique
Dans un contexte où la guerre en Ukraine a accentué les tensions sur le marché du gaz, l’Espagne a dû s’adapter en diversifiant ses sources d’approvisionnement. En avril 2025, les importations globales de gaz de l’Espagne ont diminué de 10 % par rapport au mois précédent, mais la demande est restée supérieure à l’année précédente. En réponse à cette situation, l’Espagne a cherché à garantir la continuité de son approvisionnement, en se tournant davantage vers le GNL. Les États-Unis, en tant que plus grand fournisseur de GNL, ont su capter une part importante de cette demande. Ce changement de stratégie a permis à l’Espagne d’assurer une résilience énergétique accrue face aux incertitudes géopolitiques, tout en réduisant sa dépendance vis-à -vis de ses anciens fournisseurs.
Une redéfinition du paysage énergétique européen
La réorientation du marché espagnol vers le GNL et la baisse des exportations algériennes marquent un tournant dans les relations énergétiques entre l’Europe et ses fournisseurs traditionnels. Si l’Algérie conserve une place importante, sa position en tant que fournisseur principal d’énergie pour l’Espagne a été fragilisée par l’émergence du GNL américain. Ce développement, combiné à la montée en puissance des États-Unis dans ce secteur stratégique, pourrait avoir des répercussions durables sur la géopolitique énergétique européenne. L’Algérie devra innover et adapter ses stratégies pour continuer à jouer un rôle majeur dans un marché mondial dominé par les États-Unis.
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