Réduire les importations constitue pour de nombreux pays un levier essentiel afin de soulager la pression sur les réserves en devises, stimuler la production nationale et diminuer la dépendance vis-à-vis de l’étranger. Pour des économies fortement tributaires des achats extérieurs, chaque dollar économisé représente une marge de manœuvre précieuse pour l’investissement local et la souveraineté économique. L’Algérie, confrontée depuis des années à un déséquilibre commercial persistant, a décidé de renverser la tendance à travers un recentrage résolu sur la production intérieure.
700 millions de dollars préservés grâce à la production locale
À l’occasion d’un déplacement officiel à Tiaret, le ministre algérien du Commerce, Tayeb Zitouni, a révélé que le pays avait réduit ses sorties de devises de 700 millions de dollars. Ce résultat ne découle pas d’un simple encadrement des importations mais d’une démarche axée sur le renforcement des capacités de production internes. Concrètement, de nombreux produits auparavant acquis à l’étranger sont désormais fabriqués localement, avec un impact direct sur la balance commerciale.
La démarche mise en œuvre privilégie le développement de filières industrielles capables de répondre aux besoins du marché intérieur. Des segments variés ont été visés, allant de l’agroalimentaire à l’industrie légère, avec des objectifs de couverture progressive de la demande par des productions nationales. Ce changement repose également sur une collaboration étroite entre les pouvoirs publics et les opérateurs économiques, à travers des mécanismes incitatifs pour l’investissement et la transformation locale.
Repositionner l’économie sur ses propres forces
Loin de constituer un simple ajustement budgétaire, cette orientation traduit une volonté de restaurer une certaine autonomie économique. En substituant des produits locaux aux marchandises importées, l’Algérie cherche à reconstruire un tissu industriel apte à soutenir sa consommation nationale. Ce choix s’inscrit dans un contexte où de nombreuses économies de la région cherchent à réduire leur vulnérabilité externe.
Les résultats obtenus jusqu’ici servent de signal sur le potentiel de transformation du modèle économique du pays. Ce changement de cap pourrait également ouvrir la voie à une dynamique régionale, alors que d’autres pays maghrébins observent de près les effets de cette stratégie sur la résilience économique. Pour l’Algérie, chaque marchandise produite localement devient un pas de plus vers une meilleure maîtrise de son avenir économique.
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