Maghreb : que prépare la France sur ce dossier sensible ?

Emmanuel Macron (Ed Alcock / MYOP)

Depuis plus de quatre décennies, le Sahara occidental reste un territoire disputé, objet d’un conflit gelé entre le Maroc et le Front Polisario, soutenu par l’Algérie. Cette impasse diplomatique, née après le retrait de l’Espagne en 1975, a donné lieu à une guerre, puis à un cessez-le-feu fragile sous l’égide de l’ONU. La Minurso, mission de paix des Nations unies déployée en 1991, devait permettre l’organisation d’un référendum d’autodétermination — qui n’a jamais eu lieu. Aujourd’hui, cette mission semble de plus en plus déconnectée des réalités géopolitiques actuelles. La montée en puissance du Maroc sur la scène diplomatique et les redéfinitions d’alliances régionales poussent certains acteurs à reconsidérer leur position. Parmi eux : la France.

Des signaux qui annoncent un repositionnement stratégique

Les récentes déclarations de Christophe Lecourtier, ambassadeur de France à Rabat, dévoilent une orientation nouvelle. Paris prépare en réalité une évolution de sa position dans le dossier du Sahara, avec plusieurs objectifs en ligne de mire. D’abord, rétablir une relation de confiance avec le Maroc, perçue comme stratégique dans la région. Ensuite, accompagner une solution politique qui reconnaîtrait la souveraineté du royaume sur les territoires concernés, sans pour autant franchir officiellement le cap de la reconnaissance formelle — du moins pour l’instant.

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Ce que la France prépare concrètement, c’est un glissement progressif de sa doctrine diplomatique. Lecourtier ne cache pas que la question du Sahara est désormais considérée comme une priorité pour Rabat, et que Paris entend s’aligner sur cette réalité. La France ne plaide plus activement pour un référendum mais suggère que l’avenir du territoire pourrait être déterminé dans le cadre de la souveraineté marocaine. Elle s’efforce aussi de faire évoluer les positions au sein de l’Union européenne et des Nations unies, en faveur de la proposition marocaine d’autonomie. Autrement dit, Paris travaille en coulisses pour favoriser une reconnaissance politique de fait, même si elle reste juridiquement prudente.

Vers une mutation du rôle de la Minurso ?

L’un des points les plus révélateurs de cette préparation concerne la Minurso. À la question d’un éventuel retrait ou redéploiement de cette mission, Lecourtier répond que son avenir dépendra d’un mouvement plus large de réévaluation politique. Cela signifie que la France envisage une refonte du rôle de la Minurso, dont la mission, conçue pour un référendum qui n’a jamais eu lieu, pourrait être déclarée obsolète. En influençant ce débat, Paris prépare un cadre dans lequel la mission onusienne ne serait plus le pivot du règlement, mais un outil parmi d’autres dans une dynamique diplomatique orientée vers une reconnaissance politique du plan marocain.

Ce n’est pas une décision annoncée, mais une stratégie en cours d’implantation. En appuyant cette réorientation, la France s’expose à des critiques, notamment de la part de l’Algérie et de partisans de l’autodétermination. Pourtant, elle semble prête à assumer ce virage, convaincue qu’un règlement durable passe par le soutien à un allié régional clé, le Maroc.

Un pari diplomatique à plusieurs enjeux

Ce que prépare la France, ce n’est pas une déclaration-choc ou un coup d’éclat, mais une série d’ajustements coordonnés : influencer l’opinion internationale, affaiblir le soutien implicite à l’option référendaire, faire évoluer la perception de la légitimité du plan marocain, et repositionner la mission onusienne. Il s’agit aussi de compenser des tensions passées avec Rabat et de redéfinir un partenariat plus clair et plus stable. La déclaration du diplomate français selon laquelle « la question du Sahara est existentielle pour le Maroc » n’est pas anodine : elle révèle que la France ne veut plus rester spectatrice.

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Ce recentrage, s’il se poursuit, redessinera les équilibres diplomatiques au Maghreb. Mais il comporte des risques : refroidissement avec Alger, pressions au sein de l’Union européenne, réactions au sein de l’ONU. Paris avance donc à pas mesurés, mais avec un objectif précis : inscrire son influence dans la nouvelle architecture régionale, avec Rabat comme point d’appui central.

Une réponse

  1. Avatar de Ali André Meceli
    Ali André Meceli

    Le cercueil du polizero, supporté par les milliards du département régence, est cloué au sol, six feet under…le département régence brillant par sa médiocrité a encore misé sur le bon canasson 😂😂😂

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