Maghreb : un grand projet de transformation numérique annoncé

Photo : pixabay

À mesure que les sociétés modernes adoptent l’économie de la donnée, la numérisation s’impose comme un levier structurant pour repenser les politiques publiques, redéfinir les services aux citoyens et moderniser l’administration. Dans de nombreux pays, elle devient un facteur de souveraineté et d’efficacité, tout autant qu’un outil d’inclusion sociale et économique. Sans une stratégie claire en matière de numérique, les États risquent de se retrouver dépendants de solutions étrangères, de subir des cyberattaques plus fréquentes ou de voir une partie de leur population exclue des nouveaux modes de communication et de production.

Une feuille de route ambitieuse pour 2030

C’est dans cette logique que l’Algérie vient de dévoiler son programme de transformation numérique à l’horizon 2030. Portée par la Haut-commissaire à la numérisation, Meriem Benmouloud, cette initiative ne se limite pas à la digitalisation des démarches administratives. Elle entend refonder l’écosystème numérique algérien sur des bases solides, en articulant plusieurs piliers considérés comme essentiels. Deux d’entre eux sont jugés prioritaires : le développement d’infrastructures fiables en technologies de l’information, et l’instauration d’un système de gouvernance capable de coordonner efficacement les efforts à tous les niveaux.

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La stratégie repose également sur un principe de concertation : les autorités entendent collaborer avec des partenaires issus aussi bien du secteur privé que d’institutions internationales. L’objectif affiché est de mettre en œuvre des solutions adaptées aux réalités locales tout en intégrant les standards technologiques contemporains. L’accent est mis sur l’inclusion numérique, avec une volonté affirmée de garantir un accès équitable à une connectivité stable, même dans les zones les plus isolées.

Des citoyens et entreprises au cœur de la transformation

Au-delà des infrastructures, l’un des axes les plus sensibles concerne la sécurité des systèmes et des données. Alors que les cybermenaces se multiplient dans le monde entier, la protection des réseaux publics et privés est considérée comme une condition préalable à toute avancée. Le projet prévoit ainsi une série de dispositifs destinés à renforcer la cybersécurité nationale, tout en accompagnant les acteurs économiques et institutionnels dans l’adoption de bonnes pratiques.

Les autorités visent aussi une refonte de la relation entre les citoyens et les services publics. Le numérique est ici présenté comme un outil pour réduire les lenteurs administratives et faciliter les échanges du quotidien. Du paiement des factures aux démarches d’état civil, l’ambition est de proposer des services entièrement dématérialisés, accessibles à tout moment et depuis n’importe quel terminal connecté.

Vers un repositionnement stratégique dans la région

Avec ce plan, l’Algérie cherche également à renforcer sa position dans le paysage maghrébin, à un moment où plusieurs pays voisins accélèrent eux aussi leur mutation numérique. Ce virage intervient dans un contexte global de reconfiguration des priorités économiques, où la compétitivité se mesure autant à la performance technologique qu’à la capacité d’innovation locale.

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En misant sur une approche collaborative et en ciblant des secteurs clés comme la sécurité numérique, la connectivité et la gouvernance, Alger affiche une volonté claire : faire du numérique un vecteur de développement et de modernisation à l’échelle nationale. Reste à observer la mise en œuvre concrète de ces engagements et leur impact sur le quotidien des citoyens. Si les ambitions sont tenues, cette transformation pourrait redéfinir durablement la place du pays dans les dynamiques régionales et internationales.

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