Maghreb : un pays mise sur les ressources stratégiques

Photo Metal structure

Les métaux critiques occupent aujourd’hui une place centrale dans les chaînes de valeur industrielles mondiales. Essentiels à la fabrication d’objets du quotidien comme les smartphones, batteries, éoliennes ou encore panneaux solaires, ils sont devenus incontournables pour accompagner la transition énergétique et numérique. Leur rareté, conjuguée à une demande croissante, en fait des ressources stratégiques dont l’accès conditionne en partie la compétitivité des économies. Parmi eux, le lithium, le cobalt, les terres rares ou encore le tungstène sont particulièrement recherchés, obligeant de nombreux pays à revoir leur politique minière afin d’assurer un approvisionnement durable.

En Algérie, l’heure est à une réorientation stratégique. Près de six décennies après la nationalisation de ses mines, le pays s’engage résolument dans l’exploitation des métaux critiques. Le groupe public Sonarem est désormais au cœur de cette transformation, avec pour objectif de faire du secteur minier un levier majeur de diversification économique. Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, souligne que ce virage stratégique s’inscrit dans un programme ambitieux déjà en phase d’exécution. L’Algérie, qui s’était concentrée jusqu’ici sur des minerais stratégiques tels que le fer, le phosphate et le zinc, élargit aujourd’hui ses priorités aux polymétaux, au lithium, aux terres rares, au cobalt, au manganèse, au cuivre et au silicium.

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Cette dynamique s’accompagne d’une intensification des efforts de recherche et d’exploration. La cartographie minérale nationale, déjà bien avancée, est en constante évolution afin d’identifier de nouveaux gisements. Parallèlement, l’industrie de transformation, longtemps considérée comme le point faible du secteur, fait l’objet d’une attention particulière. Des projets de grande envergure sont en cours, comme le mégaprojet de fer de Gara Djebilet, l’exploitation intégrée du phosphate de Bled El Hadba à Tébessa, ou encore la mine de zinc d’Oued Amizour. Le PDG de Sonarem, Belkacem Soltani, met en avant la valeur ajoutée générée par ces initiatives, qui visent à limiter l’exportation de matières premières brutes et à renforcer les capacités de transformation locale.

Un volet clé de cette stratégie réside également dans la réforme du cadre réglementaire. Un nouveau code minier est en préparation et devrait être adopté prochainement. Il prévoit d’ouvrir davantage le secteur aux investisseurs étrangers, en autorisant les opérations d’exploration en autonomie, tout en imposant des partenariats locaux pour les phases d’exploitation. Cette refonte législative vise à améliorer l’attractivité du marché algérien tout en préservant la souveraineté nationale sur les ressources.

À travers cette nouvelle orientation, l’Algérie cherche à se positionner comme un acteur clé dans le domaine des métaux critiques. Le renforcement des conditions institutionnelles, organisationnelles et opérationnelles, tel que souligné par la direction des mines au ministère de l’Énergie, vise à créer un climat propice à l’investissement, qu’il soit local ou étranger. Cette ambition traduit une volonté claire : transformer le secteur minier en pilier du développement économique et social, en phase avec les besoins actuels des marchés mondiaux.

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