La rivalité entre le Maroc et l’Algérie autour du Sahara occidental continue d’attirer l’attention au-delà des frontières africaines. Ce différend territorial, qui oppose depuis des décennies Rabat et Alger, s’infiltre désormais dans les arènes politiques européennes. Dernier épisode en date : une initiative parlementaire du Mouvement Réformateur (MR), un parti politique influent en Belgique.
Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a récemment effectué un déplacement au Maroc. Ce séjour a permis de réaffirmer publiquement la position du parti en faveur du plan d’autonomie proposé par le Maroc. Selon Bouchez, le Sahara sous administration marocaine n’est pas seulement un territoire stable : c’est aussi une région en pleine transformation, dotée d’un fort potentiel économique et stratégique.
Au Parlement fédéral belge, le parti a introduit une proposition de loi visant à reconnaître officiellement la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Une démarche qui, si elle aboutit, pourrait alimenter des tensions diplomatiques, notamment avec l’Algérie, qui soutient le Front Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui. Cette prise de position n’est pas isolée. Ces dernières années, plusieurs pays ont modifié leur lecture du conflit. Certains ont ouvert des consulats dans les provinces du sud marocain, d’autres ont exprimé leur soutien au plan d’autonomie.
Cette évolution reflète un glissement progressif des équilibres diplomatiques, influencé à la fois par les efforts du Maroc pour attirer les investissements dans la région et par sa stratégie d’alliances diversifiées. Du côté algérien, cette série de reconnaissances est perçue comme une menace directe aux droits du peuple sahraoui à l’autodétermination. Alger considère que le conflit ne peut être résolu qu’à travers un référendum sous l’égide des Nations unies, une position qu’elle défend depuis les années 1970.
La situation actuelle illustre donc un double mouvement. D’une part, un Maroc qui parie sur le développement économique du Sahara pour asseoir sa légitimité sur le terrain. De l’autre, une Algérie qui reste fermement attachée à une solution fondée sur le droit international. Entre les deux, des acteurs internationaux qui choisissent leur camp, influençant de fait la dynamique du conflit. Avec cette proposition de loi, le MR s’inscrit dans une tendance plus large en Europe, où la question du Sahara occidental devient un révélateur des alliances géopolitiques naissantes.
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