Sénégal : L’ambassadeur d’Israël hué à l’université Cheikh Anta Diop

Ce qui devait être une conférence académique sur les relations internationales a tourné à la contestation politique sur le campus de l’université Cheikh Anta Diop. L’ambassadeur d’Israël, invité à s’exprimer devant des étudiants ce vendredi, a été accueilli par une vague de huées et de slogans dénonçant la situation actuelle à Gaza. Ce moment de tension s’inscrit dans une séquence marquée par une montée visible de la solidarité étudiante avec la cause palestinienne.

Un rejet en écho à des tensions préexistantes

Quelques jours avant cet épisode, une association locale appelait déjà à rejeter les dons de moutons offerts par l’ambassade d’Israël à l’occasion de la Tabaski. Une démarche symbolique, mais forte, qui traduisait un malaise croissant vis-à-vis de la représentation israélienne dans le pays. Ce rejet n’était pas isolé : il faisait suite à une série de manifestations d’opposition à la politique de Tel-Aviv, relayées sur les réseaux sociaux et dans certains cercles associatifs étudiants.

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L’université, lieu traditionnel d’expression critique, est devenue l’arène de cette contestation. Lorsque le diplomate a tenté d’intervenir dans l’amphithéâtre, les cris d’indignation ont fusé. Certains étudiants ont brandi des pancartes, d’autres ont diffusé des vidéos en direct, accentuant l’écho médiatique de la scène. L’intervention académique initialement prévue sur les dynamiques diplomatiques a rapidement été éclipsée par cette réaction collective.

Une ligne rouge tracée par les étudiants

Pour de nombreux jeunes présents, la présence de l’ambassadeur ne pouvait être détachée des bombardements en cours à Gaza. Le fait d’accueillir un représentant de l’État israélien dans une enceinte universitaire a été perçu par certains comme une forme de normalisation tacite d’actes qu’ils considèrent comme des crimes. Les slogans scandés évoquaient un « génocide » et appelaient à ne pas fermer les yeux sur les souffrances des populations civiles. Cette indignation spontanée témoigne d’un sentiment d’injustice profondément ancré, nourri par les images diffusées quotidiennement depuis le Proche-Orient.

La scène a rapidement fait le tour des plateformes sociales, notamment après le partage d’une vidéo par Seydi Gassama, directeur d’Amnesty International Sénégal. Ce soutien d’une figure des droits humains a consolidé la légitimité du geste aux yeux de nombreux internautes, renforçant un débat déjà brûlant sur les responsabilités diplomatiques et les engagements éthiques des universités africaines.

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