Sénégal : Un BAC blanc finit à la police

Photo Unsplash

Ce qui aurait dû rester un exercice d’entraînement pour des milliers de lycéens a soudainement basculé dans une affaire pénale. Un Bac blanc, censé préparer les élèves aux exigences du baccalauréat national, a pris une tournure inattendue au lycée Blaise Diagne de Dakar. À la suite d’une fuite de sujets, une enquête a été ouverte, révélant l’implication de plusieurs élèves et déclenchant la première interpellation au sein du personnel administratif.

Dans un pays où la tricherie peut coûter très cher aux candidats — allant jusqu’à plusieurs années d’interdiction d’examen et des poursuites pénales pour les complices —, cet incident met une nouvelle fois en lumière la fragilité de la chaîne de confidentialité des épreuves. L’affaire dépasse le cadre d’une tricherie d’élèves : elle pointe du doigt un maillon institutionnel, là où l’intégrité devrait être la plus solide.

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Un agent au cœur du scandale

Au centre de l’affaire, un nom circule désormais : celui de K. A. Guèye. Agent municipal affecté à la reprographie des sujets au sein du lycée, il aurait utilisé sa position stratégique pour accéder aux épreuves avant leur distribution. Selon les enquêteurs, cet accès anticipé pourrait être à l’origine de la fuite qui a précipité l’annulation de plusieurs compositions et entaché la crédibilité de l’évaluation.

Les élèves identifiés comme ayant eu connaissance des sujets ont été entendus, puis relâchés dans le souci de préserver leur chance de passer les examens de fin d’année dans un climat serein. Toutefois, leur sort reste suspendu à l’évolution du dossier. L’administration éducative pourrait décider de mesures disciplinaires une fois l’enquête finalisée. De son côté, l’agent mis en cause a été placé en garde à vue, faisant basculer une simple triche scolaire dans le registre pénal.

Une vigilance à renforcer

Cet incident rappelle que l’intégrité des examens commence bien avant l’entrée des élèves en salle. Elle dépend aussi du sérieux avec lequel chaque acteur, du rectorat au technicien de reprographie, aborde sa mission. Tant que des failles existeront à ce niveau, aucune mesure punitive ne suffira à restaurer durablement la crédibilité du système.

La justice, elle, suit son cours. Mais au-delà des sanctions attendues, c’est tout un modèle d’organisation des examens qu’il faudra repenser pour éviter que le parcours scolaire ne finisse, une fois de plus, au commissariat.

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