Tensions au Maghreb : la France annonce une nouvelle mesure

Bruno Retailleau (PHOTO ARCHIVES AFP/JULIEN DE ROSA)

Depuis l’été 2024, les relations franco-algériennes se sont profondément détériorées, rompant le fragile équilibre établi depuis l’indépendance de l’Algérie. La déclaration d’Emmanuel Macron en faveur du plan marocain d’autonomie du Sahara occidental a agi comme un catalyseur dans un contexte déjà chargé de méfiances. Alger, soutien historique du Front Polisario, a perçu cette prise de position comme une provocation directe. Ce désaccord frontal a engendré une suite d’actions diplomatiques hostiles : rappels d’ambassadeurs, expulsions croisées de diplomates, suspension de coopérations symboliques et renonciation aux privilèges accordés aux représentants algériens. La récente arrestation de l’écrivain Boualem Sansal et les divergences persistantes sur la gestion des flux migratoires ont aggravé le blocage. Le dialogue est rompu, et Paris parle aujourd’hui d’un gel total des échanges diplomatiques avec Alger.

Le visa diplomatique, nouveau levier d’influence

La mesure annoncée récemment vise désormais les titulaires de passeports diplomatiques ou de service algériens, qui devront présenter un visa en règle pour entrer en France. Autrement dit, les privilèges dont bénéficiaient ces représentants, comparables à des laissez-passer symboliques dans les relations internationales, sont désormais suspendus. Un diplomate algérien en déplacement officiel qui se présenterait à Roissy ou à Marseille sans visa se verrait refoulé, comme n’importe quel ressortissant d’un pays tiers. L’application de cette règle est immédiate et concerne tous les points de passage aérien ou maritime.

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Ce geste administratif n’est pas anodin : dans la diplomatie, contraindre un représentant étranger à solliciter un visa revient à redéfinir les règles du respect mutuel. C’est un peu comme retirer le tapis rouge à un invité prestigieux : ce n’est pas tant le refus d’entrée qui blesse, mais le changement de traitement. La France entend, par cette décision, exercer une pression directe sur Alger, en rééquilibrant les rapports à travers les rouages bureaucratiques.

La stratégie française : entre fermeté et isolement

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a opté pour une politique d’actions successives, calibrées pour éviter l’affrontement direct mais suffisamment significatives pour provoquer un effet d’irritation. Cette logique, que l’on pourrait comparer à une partie d’échecs diplomatique, consiste à déplacer les pièces une à une, en forçant l’adversaire à réagir sans ouvrir le champ à une guerre ouverte.

En réduisant les facilités diplomatiques, Paris cherche aussi à contenir les flux migratoires jugés incontrôlés, tout en envoyant un message de fermeté à sa propre opinion publique. Ce durcissement, que certains analystes comparent à la politique menée autrefois avec d’autres pays du Sahel, semble s’installer dans la durée. À moyen terme, il pourrait toucher d’autres domaines de coopération : programmes universitaires conjoints, conventions judiciaires, ou échanges économiques.

Alors que les tensions régionales se cristallisent autour du Sahara occidental et que le Maghreb devient un terrain d’influence où s’activent aussi des acteurs comme la Chine, la Russie ou la Turquie, la France ajuste sa posture. Mais cette politique de verrouillage pourrait aussi entraîner des contre-mesures algériennes, rendant toute reprise de dialogue plus difficile.

Une réponse

  1. Avatar de Ali André Meceli
    Ali André Meceli

    Échec et mat les caporaux séniles, ils vont devoir utiliser leur passeport français…les harkas… après avoir assassiné les chouadas, ils les ont vendu pour la nationalité du colon.
    Aucun honneur ni dignité… voilà la réalité des harkas du département régence 😉

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