Canicule au Maghreb : ce pays bat ses propres records

Photo de Immo Wegmann sur Unsplash

La chaleur extrême s’invite chaque année dans le quotidien des habitants du Maghreb, mais certains épisodes se démarquent par leur intensité. Le Maroc, en particulier, semble désormais au cœur d’une dynamique où les repères climatiques vacillent. Le pays, déjà soumis à des étés particulièrement rudes, voit s’accélérer un phénomène inquiétant : la montée constante des températures, parfois jusqu’à des seuils jamais atteints auparavant. À la fin du mois de juin 2025, plusieurs localités marocaines ont été le théâtre de pics thermiques remarquables, battant leurs propres précédents et rappelant à quel point le climat de la région se transforme rapidement.

Des villes confrontées à des sommets thermiques

Selon la météorologie nationale, le thermomètre a franchi des niveaux exceptionnels dans de nombreuses zones du territoire. À Benguerir, la chaleur a atteint un niveau inédit avec 46,1 °C relevés le 28 juin, dépassant nettement le précédent sommet mesuré deux ans plus tôt. Même constat à Larache, où la température a grimpé jusqu’à 43,8 °C, battant le pic local enregistré en juin 2017. Ces chiffres s’ajoutent à une série de mesures similaires dans plusieurs autres villes, comme Taroudant ou Sidi Slimane, où l’air brûlant a flirté avec les 47 °C.

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Le phénomène n’a pas épargné les zones côtières, pourtant traditionnellement plus tempérées. À Casablanca, le seuil de 39,5 °C a été atteint, un niveau jamais enregistré dans cette ville pour un mois de juin. Essaouira, port de l’Atlantique réputé pour ses vents rafraîchissants, a vu le mercure grimper à 39 °C, à peine en dessous d’un record vieux de plus de soixante-dix ans. Ces pics successifs dressent un tableau préoccupant, où la diversité géographique ne semble plus offrir de répit face à la montée de la chaleur.

Une intensité qui s’installe dans la durée

Ces hausses spectaculaires ne peuvent plus être considérées comme des épisodes isolés. Elles révèlent une évolution profonde du climat marocain. Chaque année ou presque, des seuils sont franchis dans des villes différentes, créant une accumulation de records difficile à ignorer. Cette répétition transforme la perception du risque climatique dans le pays et pèse lourdement sur les capacités de réponse.

L’impact est visible sur tous les plans. Dans les campagnes, les cultures souffrent d’un stress thermique accru. En milieu urbain, les services d’urgence sont sollicités pour gérer les effets directs de la chaleur sur les plus vulnérables. Les pics de consommation énergétique, liés à la climatisation, mettent les réseaux électriques sous tension. Ces pressions simultanées rappellent que l’enjeu dépasse la simple endurance individuelle : il s’agit d’un défi de société.

Le Maroc face à un défi structurel

Cette nouvelle vague de chaleur marque un tournant pour le Maroc. Elle impose de repenser les mécanismes de prévention, mais aussi les modèles de développement. Des ajustements sont déjà en cours dans certains secteurs, mais l’ampleur des changements requis reste considérable. La gestion des ressources en eau, la protection des populations à risque, la modernisation des bâtiments publics ou encore l’adaptation de l’agriculture deviennent des priorités incontournables.

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Si les températures du mois de juin 2025 sont parmi les plus élevées jamais enregistrées dans le pays, elles préfigurent aussi ce que pourraient devenir les étés à venir. Ces signaux ne laissent plus de place au doute : le climat marocain se transforme à grande vitesse, et chaque épisode extrême met un peu plus à l’épreuve la résilience des territoires et des habitants.

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