L’Afrique regorge d’un atout naturel inestimable : l’ensoleillement. Sur de vastes portions du continent, le soleil brille quasiment toute l’année, offrant une ressource énergétique gratuite, propre et inépuisable. Pourtant, malgré ce potentiel, de nombreux pays africains peinent à exploiter efficacement cette richesse. Les réseaux électriques restent sous-développés, les zones rurales sont souvent déconnectées du reste du pays, et les coupures de courant freinent l’activité économique. Certains États, à l’image de l’Algérie, ont donc décidé de franchir un cap décisif en misant massivement sur le solaire.
Une stratégie ambitieuse pour électrifier et transformer
L’Algérie entend se positionner comme un acteur central du solaire en Afrique, avec un plan de développement des énergies renouvelables particulièrement structuré. Lors d’un sommet africain organisé la semaine dernière en Afrique du Sud, le représentant algérien chargé du secteur, Noureddine Yassa, a révélé un objectif de taille : atteindre une puissance installée de 15 000 mégawatts d’ici dix ans, en misant majoritairement sur le photovoltaïque.
Ce projet repose sur plusieurs piliers. D’un côté, le gouvernement cherche à renforcer l’autonomie énergétique du pays et à préparer l’après-pétrole. De l’autre, il souhaite créer un écosystème local en impliquant aussi bien les entreprises nationales que des partenaires étrangers. L’idée est de bâtir une chaîne de valeur complète, allant de la fabrication des équipements jusqu’à leur installation et leur maintenance. Lors d’un échange avec un média spécialisé en énergie installé à Washington, Noureddine Yassa a évoqué l’existence de cadres légaux déjà opérationnels, conçus pour structurer les projets en cours et faciliter l’arrivée de capitaux, tant locaux qu’internationaux.
L’Algérie veut devenir une référence régionale
Au-delà de ses frontières, l’Algérie vise à faire de cette transition une vitrine de ses capacités technologiques. En développant un réseau solaire solide, le pays espère pouvoir non seulement couvrir ses besoins, mais aussi envisager des exportations d’électricité ou de savoir-faire. Avec ses étendues désertiques, ses conditions climatiques idéales et une volonté politique affirmée, le pays dispose de plusieurs cartes pour s’imposer comme une locomotive dans le domaine.
Ce repositionnement stratégique intervient à un moment où de nombreux États africains repensent leur modèle énergétique. La montée en puissance du solaire en Algérie pourrait ainsi inspirer d’autres pays à accélérer leur propre transition. Car l’enjeu dépasse largement la production d’électricité : il s’agit aussi de poser les bases d’un développement plus résilient, capable de répondre aux défis environnementaux, sociaux et économiques du siècle à venir.
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