Depuis des décennies, la Banque mondiale joue un rôle central dans la transformation des infrastructures mondiales. Qu’il s’agisse de renforcer les réseaux de transport en Asie du Sud, de soutenir les systèmes d’irrigation en Afrique subsaharienne ou d’investir dans l’énergie propre en Amérique latine, son implication va bien au-delà du financement. Elle combine expertise technique, appui institutionnel et levier économique pour guider des mutations structurantes dans les pays partenaires. Ce rôle stratégique s’illustre une nouvelle fois à travers un projet ambitieux dans le Grand Casablanca, au Maroc, où un financement de 350 millions de dollars vient d’être approuvé pour le développement d’un réseau ferroviaire intra-urbain. C’est ce qu’indique un communiqué officiel diffusé par l’institution.
Un réseau pensé pour désengorger et structurer
Le projet annoncé dans ce communiqué vise à connecter le cœur de Casablanca à plusieurs zones périphériques telles que Bouskoura et Nouaceur. L’objectif est de réduire les embouteillages, rendre les trajets quotidiens plus faciles et aider les nouvelles zones urbaines à se développer. Pour cela, 73 kilomètres de voie ferrée seront modernisés. Le projet veut aussi renforcer la logistique afin de faciliter le transport de marchandises et réduire les coûts et la pollution.
Mais l’initiative ne se limite pas au transport de passagers. À Aïn Sebaâ, le projet va améliorer les endroits où l’on gère le transport de marchandises par train. À Zenata, une nouvelle zone sera construite pour mieux organiser le transport et le stockage de produits. Le but est de faire du train un outil important pour transporter les marchandises plus vite, à moindre coût, et en polluant moins.
Un appui renforcé à l’ONCF
La Banque mondiale ne finance pas seulement les travaux. Elle va aussi aider l’ONCF (Office national des chemins de fer) à mieux gérer le projet : planification, entretien, financement… L’idée est d’avoir un réseau solide qui pourra évoluer dans le futur selon les besoins.
Cette dimension institutionnelle est souvent décisive dans le succès des grands projets ferroviaires. Il ne s’agit pas seulement de poser des rails, mais aussi de construire une gouvernance solide, capable de faire évoluer le réseau en phase avec les besoins urbains, économiques et sociaux.
Vers une nouvelle dynamique urbaine
À travers ce projet ferroviaire, Casablanca pourrait amorcer une véritable transition vers une mobilité structurée, inclusive et durable. En facilitant les déplacements entre le centre-ville et les périphéries, ce réseau contribuera à désenclaver des zones longtemps marginalisées, tout en réduisant la dépendance à la voiture et en abaissant les émissions liées au transport.
Cette initiative pourrait également servir de modèle pour d’autres villes de la région maghrébine confrontées à des défis similaires de congestion urbaine et de déséquilibres territoriaux. La Banque mondiale, à travers ce financement et ce communiqué, rappelle son engagement en faveur d’un développement urbain résilient, où la mobilité devient un outil au service de la cohésion sociale et de l’efficacité économique. Mais c’est désormais sur le terrain que se jouera l’essentiel : transformer les intentions du programme SIR en bénéfices concrets pour les habitants du Grand Casablanca.
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