Depuis sa création en 1945, l’UNESCO s’est imposée comme une institution centrale pour la sauvegarde des patrimoines et la promotion de la diversité culturelle. Son action dépasse la conservation des monuments ou des manuscrits anciens : elle soutient aussi les formes artistiques vivantes qui façonnent l’identité des peuples. La Convention de 2005 sur la diversité des expressions culturelles est l’un de ses piliers les plus emblématiques. Pour marquer les vingt ans de ce texte, une célébration internationale s’est tenue à Paris, le 20 juin. À cette occasion, le Maroc a été choisi par les pays arabes pour les représenter, mettant en lumière son rôle de porte-voix culturel dans la région.
Une présence marocaine portée par l’art et la mémoire
Lors de cette fête, le Maroc n’est pas venu les mains vides. Le groupe « Takht Attourat », connu pour ses arrangements innovants inspirés du répertoire traditionnel, a livré une performance musicale inspirée des compositions de deux figures historiques de la scène marocaine : Jilali Belmehdi et Abdelkader Rachdi. Ces compositeurs ont marqué plusieurs générations par leur capacité à mêler patrimoine musical et modernité. Leur répertoire, revisité pour l’occasion, a permis de faire revivre une part essentielle de la sensibilité marocaine.
La musique n’était pas le seul moyen d’expression mobilisé. Le plasticien Nourreddine Samak a présenté une série d’œuvres peintes explorant les symboles et les textures du Maroc profond. À travers ses tableaux, l’artiste a offert une lecture contemporaine des codes esthétiques ancrés dans la culture populaire. Couleurs, formes et matières ont dialogué avec l’espace institutionnel de l’UNESCO, donnant à voir un Maroc en mouvement, conscient de ses racines et ouvert aux échanges.
Un rôle confié qui renforce la stature du Royaume
Le choix du Maroc comme représentant du Groupe arabe n’a rien de fortuit. Il reflète la constance avec laquelle le pays valorise ses expressions culturelles, en les inscrivant dans des cadres internationaux. Cette désignation traduit également la crédibilité dont jouit le Royaume auprès de ses partenaires arabes en matière de diplomatie culturelle.
Pour les responsables marocains, cette participation est une manière de consolider les efforts déployés depuis des années pour faire rayonner la richesse des pratiques artistiques locales, tout en tissant des passerelles avec d’autres traditions. En ce sens, le Maroc ne s’est pas contenté de participer : il a incarné une vision culturelle où la transmission, l’innovation et l’ouverture se conjuguent au quotidien.
Une célébration qui fait écho aux défis du présent
En mettant en avant ses artistes et ses créateurs, le Maroc a aussi voulu adresser un message plus large : celui de la vitalité des cultures arabes dans un contexte mondialisé. Le recours à la musique et aux arts visuels comme vecteurs de représentation témoigne d’une conviction : les formes sensibles de l’expression humaine sont des leviers puissants de compréhension entre les peuples.
Cette cérémonie, au-delà de son apparence festive, a donc permis de réaffirmer le rôle de la culture comme outil de cohésion, de dialogue et de diplomatie. Le Maroc, en se tenant à la croisée des héritages et des innovations, a prouvé qu’il pouvait porter la voix d’un monde arabe pluriel, ancré dans l’histoire mais résolument tourné vers l’avenir.
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