Maghreb : un curieux accord signé avec l'Ukraine, les derniers détails

Ces dernières années, le Maroc a multiplié les initiatives pour élargir son réseau de partenariats au-delà de ses sphères traditionnelles. Face aux incertitudes géopolitiques et aux mutations économiques mondiales, Rabat mise sur une diversification active de ses alliances, notamment dans les domaines logistiques et commerciaux. Ainsi, le royaume cherche à tisser des liens avec des pays d’Europe de l’Est, d’Asie centrale ou encore de la région baltique, dans le but d’ouvrir de nouvelles voies d’échange et d’accéder à des marchés jusque-là peu explorés. Une annonce inattendue venue d’Istanbul, où un accord logistique avec l’Ukraine a été formalisé en marge d’un sommet international sur la connectivité qui se déroule du 27 au 29 juin.

Une liaison terrestre inédite entre l’Ukraine et le Maroc

À la faveur du Forum mondial sur la connectivité des transports, les responsables gouvernementaux en charge, Abdessamad Kayouh, ministre marocain du Transport et de la Logistique, ainsi que Serhiy Derkach, vice-ministre ukrainien chargé du développement des infrastructures et des territoires, ont officialisé un accord portant sur le transport routier international. Cette nouvelle entente crée un mécanisme permettant aux transporteurs ukrainiens d’expédier leurs marchandises jusqu’au Maroc sans passer par les circuits habituels. À l’inverse, les entreprises marocaines pourront acheminer leurs produits par voie terrestre vers le marché ukrainien, en empruntant le réseau routier européen.

L’originalité de cet accord réside dans sa logique inverse aux modèles traditionnels : là où la mer et les airs servaient autrefois de canal principal, ce dispositif mise sur la route comme nouvelle artère commerciale entre deux régions séparées par des milliers de kilomètres. L’idée sous-jacente est d’accélérer les échanges tout en limitant les contraintes logistiques, à une époque où les flux internationaux sont régulièrement perturbés.

Une vision stratégique derrière une signature discrète

Ce protocole, n’a rien d’un simple acte technique. Il témoigne d’une volonté commune de bâtir des routes alternatives face aux tensions géopolitiques croissantes et aux obstacles commerciaux persistants. Le Maroc, déjà engagé dans des chantiers structurants pour améliorer sa connectivité régionale, voit dans ce partenariat une opportunité d’élargir son réseau terrestre jusqu’à l’Est de l’Europe.

L’Ukraine, quant à elle, cherche à maintenir et développer ses débouchés à l’international malgré le contexte difficile qu’elle traverse. Ce rapprochement pourrait aussi ouvrir la voie à d’autres formes de coopération entre les deux pays : logistique avancée, distribution de produits agricoles, composants industriels ou encore services liés au transport intelligent. Ce couloir, encore théorique, pourrait à terme devenir un trait d’union opérationnel entre les deux économies.

Une percée qui pourrait inspirer d’autres rapprochements

Ce type d’accord, bien que peu médiatisé, pourrait préfigurer une nouvelle tendance dans les relations extérieures marocaines : celle de la connectivité pragmatique, fondée sur l’efficacité et l’anticipation des besoins à long terme. À mesure que les équilibres mondiaux évoluent, le Maroc semble miser sur des alliances agiles et peu conventionnelles pour se positionner comme point de passage incontournable entre le nord, le sud et désormais l’est.

La coopération avec l’Ukraine, loin d’être anecdotique, pourrait donc constituer une base d’expérimentation pour des partenariats similaires avec d’autres nations en quête de débouchés fiables. Le royaume chérifien, par cette initiative, consolide non seulement sa stature sur l’échiquier logistique régional, mais se donne aussi les moyens d’anticiper les nouvelles configurations du commerce mondial.

1 réflexion au sujet de « Maghreb : un curieux accord signé avec l'Ukraine, les derniers détails »

  1. Les 3 ministres des Affaires étrangères de l’AES étaient récemment au Maroc pour signer des accords de coopération économique et militaire. Le Maroc est en alliance avec Israël et qui dit Israël dit aussi USA et Union-Européenne et donc la France pour une bonne part.
    C’est au Bénin et à la Côte d’ivoire que l’AES demande de rompre leurs relations avec la France et autres.
    Finalement qui veut tromper qui ?
    C’est qui les vrais valets locaux ?
    Les masses populaires sont manipulés par ces Panafricons de merde pour leur pécule sans aucune maîtrise de la real politique mondiale.

    Lorsque l’africain comprendra que les pays n’ont pas d’amis mais leur intérêt alors l’ Afrique se développera enfin.

    Sinon c’est bête de maintenir une frontière Bénin Niger fermée avec des arguties sorties de la tête d’un pushiste soucieux de trouver de bouc émissaire pour justifier son incapacité à résoudre les problèmes d’insécurité dans son pays.

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