Le différend autour du Sahara occidental continue de polariser les relations entre le Maroc et l’Algérie. Rabat défend un projet d’autonomie qui placerait ce territoire sous sa souveraineté, tandis qu’Alger soutient fermement le Front Polisario, qui revendique l’organisation d’un référendum d’indépendance pour la population locale. Ce conflit, qui nourrit des tensions profondes, freine toute coopération régionale. Si la France a jusque-là manifesté une préférence prudente pour la position marocaine, elle a veillé à ménager ses liens avec l’Algérie. Mais le Royaume-Uni a récemment tranché de manière plus explicite.
Un engagement britannique sans ambiguïté
C’est dans la capitale marocaine, à l’occasion d’une rencontre officielle avec le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita, que le secrétaire britannique aux Affaires étrangères, David Lammy, a déclaré que le plan d’autonomie marocain représente la solution la plus réaliste pour résoudre le conflit au Sahara occidental. Cette annonce, rapportée par Le Figaro le 1er juin 2025, marque une évolution nette par rapport à la position antérieure du Royaume-Uni, qui privilégiait jusqu’ici le principe d’autodétermination inscrit dans les résolutions de l’ONU. Cette déclaration traduit une volonté claire de Londres de peser davantage dans ce dossier complexe et de soutenir une solution pragmatique.
Un choix stratégique aux multiples enjeux
Ce revirement traduit un repositionnement de Londres dans ses relations avec le Maghreb, renforcé par sa sortie de l’Union européenne et son désir de tisser de nouvelles alliances. Le Maroc, par sa stabilité politique, ses ambitions économiques et son rôle clé dans la sécurité régionale, constitue un interlocuteur privilégié. Soutenir son plan pour le Sahara occidental révèle donc une logique qui dépasse le simple règlement territorial, intégrant des considérations économiques et sécuritaires. Cette évolution est un revers pour Alger, qui voit le poids de sa cause s’éroder à l’échelle internationale, ce qui pourrait inciter d’autres pays à clarifier leur propre position.
Une influence au-delà des frontières régionales
La déclaration britannique s’adresse également à la communauté internationale, notamment à l’ONU, où le conflit demeure bloqué. En donnant son aval à la proposition marocaine, le Royaume-Uni entend encourager une dynamique nouvelle pour sortir de l’impasse. Cette reconnaissance renforce la position du Maroc sur la scène mondiale, consolidant ses relations diplomatiques. Le choix britannique met en lumière la montée en puissance d’acteurs décidés à s’engager clairement dans des dossiers longtemps laissés en suspens, avec des conséquences importantes sur la stabilité du Maghreb.
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