Fort d’un parcours de plus de deux décennies à la tête du Conseil national du patronat du Sénégal, Baidy Agne vient d’être élu président de Business Africa, le regroupement des organisations patronales du continent. Cette élection, survenue le 10 juin 2025 à Genève, en marge de la conférence internationale du travail de l’OIT, marque une nouvelle étape pour celui qui cumule également la vice-présidence du Conseil économique, social et environnemental depuis 2013. Doté d’une solide formation en ingénierie, en physique et en finance, et riche d’une carrière diversifiée dans la logistique portuaire, l’immobilier et les services, il est considéré comme l’un des rares patrons africains à conjuguer expertise technique et vision stratégique.
Réformes structurelles et co‑investissement au cœur des priorités
À la tête de Business Africa, Agne entend d’abord assainir l’environnement entrepreneurial en Afrique, en plaçant la sécurité juridique, la simplification des démarches administratives et la transparence des régulations au centre de l’agenda. Son objectif : garantir que chaque entreprise puisse opérer dans un cadre stable, prévisible et concurrentiel, indépendamment de sa taille ou de son secteur. Il plaide également pour une meilleure synergie entre les États et les secteurs privés nationaux, en favorisant les partenariats public-privé, les co‑investissements interafricains et l’intégration des marchés.
Dans cette perspective, l’enjeu de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) devient fondamental. Agne milite pour que les entreprises locales bénéficient réellement des ouvertures de marché, en renforçant les chaînes de valeur continentales et en éliminant les barrières non tarifaires. Il ambitionne de faire de Business Africa une force de proposition technique et politique auprès des institutions continentales et internationales.
Transitions numériques et démographiques comme leviers de transformation
L’une des priorités affichées par le nouveau président de Business Africa concerne l’anticipation des grandes mutations à l’œuvre sur le continent : digitalisation, transition énergétique et urgence climatique. Pour lui, ces transformations ne doivent pas être subies, mais façonnées par des stratégies industrielles concertées, axées sur l’innovation, la formation et l’infrastructure. Il défend ainsi la mise en place de politiques incitatives pour les entreprises technologiques africaines, tout en encourageant des normes environnementales réalistes mais fermes.
En parallèle, Agne évoque la jeunesse africaine comme un levier économique à activer plutôt qu’un défi à gérer. Il souhaite une harmonisation des règles de travail et une meilleure structuration des formations professionnelles, afin d’aligner les compétences disponibles avec les besoins concrets du marché. Pour lui, le dividende démographique ne pourra être capté qu’à travers une alliance solide entre entreprises, gouvernements et institutions de formation.
Avec cette feuille de route ambitieuse, Baidy Agne compte faire du patronat africain une puissance collective capable d’agir, de négocier et d’investir avec cohérence à l’échelle continentale. Sa trajectoire et ses engagements pourraient bien transformer durablement les dynamiques économiques sur le continent.
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