Alors que de nombreuses régions du Maghreb restent confrontées aux conséquences économiques et sociales des coupures électriques, un pays tente une réponse d’envergure. Les interruptions régulières de courant, au-delà du simple inconfort domestique, compromettent la continuité des soins dans les hôpitaux, paralysent les chaînes de production, perturbent les établissements scolaires et fragilisent l’activité commerciale. Dans un contexte où la consommation énergétique explose durant l’été, l’enjeu dépasse la technique : garantir l’approvisionnement en électricité revient à maintenir un socle minimal de stabilité économique et sociale. À cet égard, les autorités de la wilaya d’Alger ont enclenché une dynamique particulièrement active.
Une série d’opérations pour renforcer les infrastructures
Face à l’augmentation saisonnière de la consommation, liée notamment aux besoins en climatisation, les services de l’électricité et du gaz ont multiplié les initiatives pour éviter les ruptures d’alimentation. Cinq transformateurs électriques de nouvelle génération ont été mis en place, ce qui a exigé l’extension du réseau avec plus de 14 kilomètres de nouvelles lignes. En parallèle, plus de 7 km de lignes haute tension ont été modernisées, améliorant la résilience du système en cas de surcharge. Ce travail de fond ne s’est pas limité à la haute tension : 12 km de réseau basse tension ont été aménagés, permettant de mieux répartir la charge sur le territoire.
Mais au-delà de l’installation de nouveaux équipements, c’est une logique de révision complète de l’existant qui a été adoptée. Cinquante et un transformateurs ont vu leurs équipements remplacés, preuve que les autorités locales cherchent à corriger non seulement les points faibles apparents mais également les vulnérabilités structurelles qui pourraient générer des pannes répétitives.
Un effort stratégique pour une saison critique
La mise en service de ces nouvelles installations intervient à un moment critique. L’été, avec ses températures élevées, crée un pic de consommation qui met à rude épreuve les réseaux électriques. Les conséquences d’une surcharge non anticipée peuvent être immédiates : pannes prolongées, pertes économiques, tensions sociales. Les investissements réalisés visent à garantir une continuité de service, mais aussi à restaurer la confiance des habitants, souvent échaudés par les coupures imprévues.
Cette anticipation technique illustre une volonté de transformer les pratiques de gestion de l’énergie. En évitant le recours systématique au délestage – cette mesure d’urgence où l’on coupe volontairement l’électricité à certaines zones pour soulager le réseau –, les responsables locaux cherchent à montrer qu’une autre approche est possible, reposant sur la planification, la maintenance préventive et l’adaptation des infrastructures à la demande réelle.
Une dynamique à suivre au-delà des frontières
L’expérience en cours dans la capitale algérienne pourrait servir de modèle à d’autres villes du Maghreb, où les réseaux souffrent souvent de sous-investissement et de vétusté. À l’heure où l’électrification devient un levier majeur pour la croissance et la transformation numérique, disposer d’un réseau robuste n’est plus un luxe mais une nécessité.
En mobilisant des ressources techniques et humaines pour anticiper les défis de la saison chaude, l’Algérie tente de se positionner comme un exemple de réactivité face à un enjeu collectif. Ce choix d’agir avant que les coupures ne se multiplient témoigne d’un changement d’approche qui, s’il est maintenu, pourrait contribuer à atténuer les effets du dérèglement climatique sur les infrastructures et à renforcer la stabilité énergétique de la région.
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