L’ancien maire de Dakar, Barthélémy Dias, ne cache pas ses préoccupations concernant l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) prévus à Dakar en 2026. Lors d’un point de presse tenu ce vendredi, l’édile a ouvertement critiqué la gestion de ce projet, tout en rappelant son implication et celle de la mairie dans la candidature pour accueillir cet événement mondial. Ses déclarations suscitent de nombreuses questions sur le rôle exact de l’État, de la mairie, et des acteurs locaux dans la concrétisation de ce grand rendez-vous.
La Mairie de Dakar en première ligne
Barthélémy Dias a d’abord clarifié un point qui semble avoir été mal compris : ce n’est pas le gouvernement ni le Comité National Olympique Sportif Sénégalais (CNOSS) qui ont fait la demande officielle pour accueillir les JOJ 2026, mais bien la mairie de Dakar. Il a rappelé que les Jeux Olympiques sont attribués à des villes, et non à des pays, citant les exemples de Paris 2024 et Los Angeles 2028, pour souligner l’importance de la municipalité dans ce type d’événement.
Cette précision a été suivie d’une réflexion sur le manque de transparence et de collaboration autour de ce projet, où, selon lui, la mairie semble être mise à l’écart des décisions cruciales. Pour Dias, le rôle de la ville de Dakar devrait être au cœur de l’organisation, d’autant plus que la municipalité possède les compétences nécessaires pour mener à bien des projets d’envergure. Il a souligné les efforts déjà entrepris par la mairie, comme l’aménagement de jardins publics et de terrains de football synthétiques dans plusieurs quartiers comme Cambérène et Gueule Tapée-Castor.
Une gestion à la croisée des chemins
La situation de la mairie de Dakar, dirigée actuellement par une intérimaire suite à la condamnation judiciaire de Barthélémy Dias, n’a fait qu’ajouter à l’inquiétude de l’ex-maire. Son absence du paysage politique local a soulevé des interrogations sur la continuité des projets en cours, notamment ceux qui concernent la préparation de la ville à accueillir un événement aussi majeur que les JOJ.
Cependant, Barthélémy Dias reste ferme : la mairie dispose des ressources nécessaires pour être pleinement impliquée dans l’organisation des JOJ, et il a même mis en avant les projets en cours pour prouver que la ville ne dépend pas exclusivement de l’aide extérieure pour son développement. Selon lui, cette indépendance doit être un gage de responsabilité et de leadership pour Dakar dans le cadre de cet événement mondial.
Le bras de fer avec l’État et la question du financement
Au-delà de la question de la gestion organisationnelle, le maire a également pointé du doigt ce qu’il appelle un « braquage » de la part du gouvernement. Il semble que la mairie de Dakar, bien qu’ayant porté la candidature pour les JOJ, soit mise sur la touche lors des discussions autour du financement et de la coordination des projets liés à l’événement. Dans ce contexte, la question de la gouvernance et du partage des responsabilités reste un point de tension important.
Dias a insisté sur le fait que la mairie de Dakar devrait être traitée comme une véritable partie prenante dans ce projet, et non comme une simple entité subordonnée à l’État. Les retards dans les projets et le manque d’implication des autorités locales pourraient, selon lui, entraver la réussite de l’organisation des JOJ 2026 à Dakar.
À moins que la gouvernance locale ne soit revue et réajustée, l’organisation des JOJ pourrait devenir un terrain de conflits politiques. Ce qui est certain, c’est que la ville de Dakar, et ses habitants, attendent une meilleure visibilité sur le futur de cet événement olympique, qui s’annonce comme un moment clé pour l’image du Sénégal sur la scène internationale.
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