France - Algérie : ce domaine qui ne subit pas les tensions

Depuis l’été 2024, les relations entre la France et l’Algérie traversent une crise profonde marquée par une série de désaccords diplomatiques et politiques. Parmi les points de crispation majeurs, la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental a provoqué une vive réaction d’Alger, qui a rappelé son ambassadeur et suspendu plusieurs échanges diplomatiques de haut niveau.

Par ailleurs, l’arrestation en novembre 2024 de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal à son arrivée à Alger, figure critique du régime et défenseur des droits humains, a accentué les tensions entre les deux capitales. La détention de cet intellectuel a suscité une forte indignation à Paris, nourrissant un climat de méfiance mutuelle.

Des différends migratoires et diplomatiques exacerbent la crise

Sur le plan migratoire, les relations se sont également dégradées. La France a tenté d’expulser une soixantaine de ressortissants algériens jugés dangereux, initiative rejetée par Alger, qui a dénoncé une procédure contraire aux normes diplomatiques et à la garantie d’un procès équitable. En représailles, Paris a suspendu l’accord de 2013 sur les visas diplomatiques, limitant ainsi les facilités accordées aux diplomates algériens.

Cette escalade a culminé en mai 2025 avec des expulsions mutuelles de diplomates, portant un coup supplémentaire à une relation déjà fragilisée. L’Algérie a également décidé de mettre fin à la mise à disposition gratuite de biens immobiliers à la diplomatie française, une mesure symbolique marquant la dégradation des rapports bilatéraux.

Le trafic aérien, un secteur épargné par les tensions

En dépit des différends politiques qui agitent les relations entre la France et l’Algérie, le secteur aérien entre les deux pays fait preuve d’une certaine stabilité, voire d’une progression cet été. Le 7 août 2025, la compagnie française ASL Airlines a annoncé sur son site l’ajout de vols supplémentaires entre Paris et Alger pour la période du 14 au 31 août. La compagnie a expliqué que cette initiative vise à répondre à une forte demande estivale, permettant aux passagers de profiter de la période pour rejoindre leur famille ou poursuivre leurs activités économiques.

Sur la ligne reliant Paris-Charles de Gaulle à Alger, les tarifs aller-retour au forfait Standard s’élèvent à 546,91 euros, comprenant un bagage cabine de 10 kg et un bagage en soute de 23 kg. Le tarif Basic, qui n’inclut pas de bagage en soute, est proposé à 438,91 euros. Concernant les vols au départ de Paris-Orly vers Alger, les prix sont légèrement supérieurs : 637,25 euros au tarif Standard et 529,25 euros pour le tarif Basic. Par ailleurs, il est courant que les billets retour d’Alger vers Paris affichent des prix plus élevés que ceux des vols à l’aller.

Un maintien des échanges humains et économiques malgré la crise

L’augmentation des fréquences, tant sur la liaison Paris-Charles de Gaulle que Paris-Orly – Alger, témoigne de l’importance des liens humains, culturels et économiques entre les deux pays. En dépit des différends politiques, ces connexions aériennes permettent de maintenir un contact concret entre les populations, montrant un domaine où la coopération perdure malgré les tensions.

Cette situation souligne la complexité des relations franco-algériennes, où la crise diplomatique n’empêche pas la continuité des échanges essentiels. Le secteur aérien demeure ainsi un vecteur clé de rapprochement, au-delà des différends politiques qui traversent les deux nations.

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