Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les relations entre la Russie — héritière de l’Union soviétique — et l’Occident ont été jalonnées de tensions, oscillant entre confrontation et coopération stratégique. La Guerre froide a installé un climat de méfiance durable, marqué par une compétition idéologique, militaire et économique. Si la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’URSS ont laissé espérer une ère de rapprochement, l’élargissement de l’OTAN, les interventions occidentales dans l’espace post-soviétique et plus récemment la guerre en Ukraine ont relancé les antagonismes. Moscou accuse les pays occidentaux d’ingérence, tandis que ces derniers multiplient les sanctions économiques. C’est dans ce contexte historique chargé que les dernières déclarations de Sergueï Lavrov prennent tout leur sens.
Lavrov rejette l’idée de revanche
Lors d’une allocution prononcée devant les étudiants de l’Institut des Relations internationales à Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères a insisté sur un point : la Russie n’a pas l’intention de chercher vengeance précise TASS. Il a présenté la colère et l’esprit de revanche comme de “mauvaises conseillères” pour les nations, laissant entendre que Moscou préfère miser sur des choix stratégiques plutôt que sur des réactions émotionnelles.
En filigrane, Lavrov tente de rompre avec l’image d’une Russie isolée et rancunière. Loin de vouloir rendre coup pour coup, il suggère que le Kremlin se concentre davantage sur la reconstruction interne et la consolidation de ses alliances existantes, notamment avec les pays non occidentaux.
L’économie au centre des calculs russes
Sergueï Lavrov a également évoqué la possibilité d’un retour des investisseurs occidentaux, tout en fixant de nouvelles règles du jeu. Si les entreprises étrangères souhaitent revenir en Russie “une fois revenues à la raison”, elles devront accepter que Moscou impose ses conditions. Cette posture traduit une double logique : afficher une ouverture apparente tout en rappelant la défiance née du retrait précipité des investisseurs après le début du conflit en Ukraine.
L’approche du Kremlin peut être comparée à celle d’un propriétaire de maison qui a vu ses locataires partir brusquement en pleine tempête : il est prêt à les accueillir à nouveau, mais avec des garanties solides pour éviter de nouvelles déconvenues. Cette stratégie vise à rééquilibrer le rapport de force économique avec l’Occident, tout en continuant de renforcer les partenariats avec l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine.
Une posture calculée
En affichant cette absence de rancune, la Russie cherche à se présenter comme une puissance pragmatique, capable de s’adapter à un ordre mondial fragmenté. Mais cette position ne doit pas masquer une réalité : Moscou n’oublie pas les sanctions, ni la fuite des investisseurs. En réalité, le discours de Lavrov traduit une volonté d’exploiter les divisions au sein de l’Occident, tout en laissant la porte entrouverte à une future normalisation des échanges commerciaux.
À travers ce message, le Kremlin envoie un signal : il ne cherche pas la confrontation pour elle-même, mais il n’entend plus se placer en position de dépendance vis-à-vis des capitales occidentales. Dans un monde où les équilibres géopolitiques se redessinent, la Russie tente de transformer une situation de rupture en opportunité stratégique.




Très impressionné par la maturité et l’intelligence de ces personnages.
Idem pour la Chine et l’Inde
Les occidentaux, Micron, Trump, Ursula … sont des primates à côté d’eux !
Totalement d’accord ! Je pensais être un privilégié en naissant européen mais je pense que je vais mourir tiers-mondiste.
Pour info, investir en Russie, c’est du 20% d’intérêts en ce moment !
Ne retourne pas le couteau dans la plaie … merci