Le Chef de l’Etat a reçu en audience hier un hôte particulier. Il s’agit de  Martin Rodriguez, un de ses compatriotes, mais un vieil adversaire en affaires. Au delà de l’ouverture d’esprit affichée par Patrice Talon, cette rencontre a tout l’air d’un gadget utilisé pour camoufler de nouveaux deals conclus entre les deux hommes.
S’il faut parler de coup médiatique, c’en est un. Réussir à faire descendre à la Marina, un de ses adversaires en affaires -devenu  premier opposant politique-, le recevoir avec toute la solennité nécessaire, est un véritable exploit. Et son auteur, Patrice Talon, va en tirer assez de dividendes politiques. Déjà on salue son ouverture d’esprit et son patriotisme transcendant qui l’a amené à recevoir quelqu’un qui l’a accablé d’opprobres il n’y a pas si longtemps. Soi dit en passant, Patrice Talon et Martin Rodriguez c’est comme chien et chat. Les deux hommes ont entretenu, à cause de leur souci de recherche de l’hégémonie sur la filière coton, une guerre virile, fratricide -tous deux originaires de Ouidah-, pendant des années. Mais au finish, c’est Patrice Talon qui a réussi à évincer Martin Rodriguez grâce à sa proximité avec Boni Yayi. Martin Rodriguez a dû s’exiler à Abidjan, puis à New York, pour se mettre à l’abri de la vindicte de son ennemi juré, devenu entre temps président de la république. Il est si évident que les rictus des visages, les accolades, les belles phrases glorifiantes et sourires narquois, ne peuvent guère gommer en une seule rencontre, une rivalité séculaire, entretenue pendant des décennies au point de devenir une inimitié viscérale. On peut donc comprendre que les deux hommes d’affaires ont conclu un « gentlemen agreement », qu’obligent les circonstances. De quoi ont-ils vraiment parlé ? Le communiqué de la présidence de la république parle d’une séance de travail de 3heures entre les deux personnalités, ce qui leur a permis de discuter des « dossiers concernant l’Etat et les sociétés de Monsieur Rodriguez ». En clair, ils ont parlé business.
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